L'opposant russe emprisonné, Alexeï Navalny, a dénoncé mardi 16 août l'absence de sanctions occidentales systématiques contre les oligarques russes pour leur soutien au régime de Vladimir Poutine et son intervention militaire en Ukraine.
Dans un message nourri d'exemples publié sur ses réseaux sociaux, il affirme que seuls 46 des 200 Russes les plus riches, selon le classement du magazine Forbes, sont actuellement soumis à des sanctions américaines, européennes ou britanniques.
Selon lui, entre autres, le PDG du géant russe Gazprom, Alexeï Miller, n'est toujours pas visé par des sanctions européennes, tandis que le célèbre oligarque Roman Abramovitch échappe toujours aux sanctions américaines.
Il s'interroge:
Il ajoute: «On ne peut pas espérer un schisme au sein des élites de Poutine concernant la guerre si, malgré beaucoup de bavardage, on n'utilise pas le bâton contre eux et qu'on les laisse garder leurs carottes».
Il propose également de bannir pour 20 ans des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l'Union européenne (UE) toute personnalité russe soutenant publiquement l'offensive en Ukraine.
Inversement:
Il appelle les électeurs et les législateurs de l'UE, du Royaume-Uni, des Etats-Unis et du Canada à «faire pression sur l'exécutif, à cesser la démagogie et à introduire des sanctions personnelles massives contre les voleurs de Poutine».
Ces déclarations interviennent alors que l'UE doit étudier à partir de fin août une interdiction de visa pour tous les Russes.
En mars, Alexeï Navalny a été condamné à neuf ans de prison pour des accusations d'escroquerie qu'il juge fictives. Il avait été arrêté en janvier 2021, à son retour en Russie, après avoir été soigné en Allemagne à la suite d'un grave empoisonnement qu'il impute au Kremlin (ce que ce dernier nie).
Depuis sa prison, près de la ville de Vladimir à 200 kilomètres à l'est de Moscou, il continue de transmettre des messages à ses avocats. Son organisation anti-corruption entretient une liste de plus 6000 responsables russes accusés de soutenir l'offensive du Kremlin en Ukraine. (sda/ats/afp)