Plus de 100 recrues russes de la base de Soloti, près de la frontière ukrainienne, refusent de partir à la guerre. C'est ce que rapporte le portail russe indépendant Sota en citant des soldats sur place. La raison de leur refus serait l'expérience d'un groupe stationné sur la base avant les mutins: sur 100 soldats envoyés en Ukraine depuis Soloti, un seul serait revenu vivant, rapporte Sota.
En fait, les hommes auraient dû reconquérir Lyman, récemment libérée par l'Ukraine. Or, tout l'entraînement des hommes récemment mobilisés aurait consisté en un seul tir sur le stand de tir de la base.
Selon Sota, cette installation est déjà tristement célèbre pour les nombreux accidents mortels de recrues, qui seraient officiellement déclarés comme des suicides. A l'origine, on aurait promis aux hommes qu'ils ne seraient pas envoyés sur le front en Ukraine.
Au lieu de cela, ils sont désormais intimidés par le commandement militaire, menacés de harcèlement et même d'emprisonnement s'ils ne signent pas de contrat en tant que soldats professionnels. On leur promet beaucoup d'argent pour un engagement dans la guerre, mais malgré cela, peu d'hommes s'engagent, écrit Sota.
Depuis un renforcement de la loi le mois dernier, les appelés ne peuvent plus simplement refuser les ordres comme à Soloti, écrit l'expert militaire Chris Owen sur Twitter. Et d'ajouter:
La station de radio Radio Liberty, financée par les Etats-Unis et active dans les anciennes républiques soviétiques, fait également état des dysfonctionnements à Soloti. Selon la radio, la base dans la région frontalière de Belgorod n'a été mise en service qu'en 2017 et n'a cessé de croître depuis, surtout avant l'invasion de l'Ukraine en février et plus récemment après la mobilisation en Russie.
Dernièrement, les informations faisant état de conditions chaotiques lors de la mobilisation qui doit apporter au Kremlin au moins 300 000 nouveaux soldats pour la guerre contre l'Ukraine se sont multipliés.
Ainsi, une base près de Moscou a été le théâtre d'une bagarre collective après que des soldats contractuels en service depuis plus longtemps ont voulu prendre les téléphones portables et les vêtements des nouvelles recrues. Dans un autre cas, un soldat russe a raconté son odyssée dans un train militaire isolé, où le coronavirus aurait sévi. Et après la troupe de mercenaires Wagner, c'est désormais même l'armée régulière russe qui fait la tournée des prisons pour recruter.
Traduit de l'allemand par Valentine Zenker