Le message a de quoi laisser perplexe. Le 3 octobre, Gazprom tweetait qu'il serait techniquement possible de transporter du gaz par le gazoduc Nord Stream 2. Ce dernier n'a pas encore été mis en service.
Le groupe russe semble ainsi proposer de rendre désormais opérationnel un tronçon de Nord Stream 2. En revanche, il ne précise pas ce qu'il adviendra des deux tronçons endommagés de Nord Stream 1.
— Gazprom (@GazpromEN) October 3, 2022
Ce message a suscité la confusion et l'indignation sur le net. Sur Twitter, de nombreux internautes ont spéculé que Gazprom voulait contraindre l'Allemagne à mettre en service Nord Stream 2, contrairement à ce qui était initialement prévu.
Certains voient également dans le tweet du groupe un aveu indirect dans lequel la Russie reconnaissait être responsable des dommages causés aux gazoducs.
Gazprom a également annoncé que la pression dans les deux pipelines endommagés s'était stabilisée. Il n'y a plus de fuite de gaz, peut-on lire dans le tweet.
Selon les garde-côtes suédois, ce n'est pourtant pas encore le cas. Après un survol, il a été constaté qu'il n'y avait plus de fuite de gaz de Nord Stream 1. En revanche, le gaz continue de s'échapper de Nord Stream 2.
Dans le cadre de l'enquête sur les fuites des gazoducs de Nord Stream, les garde-côtes suédois ont commencé à fermer la zone concernée. Dans un rayon de cinq miles nautiques (9,26 kilomètres) autour des fuites, il est interdit aux navires de passer et de jeter l'ancre. De plus, la pêche, l'utilisation de véhicules sous-marins et l'exploration géophysique y sont interdites jusqu'à nouvel ordre.
Les garde-côtes ont établi un périmètre de sécurité à la demande du parquet suédois. La zone d'exclusion est mise en place pour permettre une «enquête sur les scènes du crime», ont expliqué les procureurs. Ils soupçonnent que les fuites des conduites de gaz russe ont été provoquées par un sabotage.
Le procureur Mats Ljungqvist a également souligné que l'enquête était menée de manière «intensive», mais qu'elle n'en était encore qu'à ses débuts. Il ne peut donc pas publier de détails sur les méthodes utilisées dans l'enquête.
La semaine dernière, quatre fuites au total ont été découvertes sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2 qui relient la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique. Toutes les fuites sont situées près de l'île danoise de Bornholm, deux d'entre elles dans la zone économique du Danemark et les deux autres dans la zone économique de la Suède. Bien que les conduites ne soient pas en service, elles étaient remplies de gaz pour des raisons techniques. (dsc)