Le Conseil de sécurité de l'ONU votera vendredi sur une résolution condamnant les «référendums» d'annexion de plusieurs régions ukrainiennes. Le texte n'a aucune chance d'être adopté en raison du droit de véto russe.
Mardi, lors d'une première réunion du Conseil sur ces «référendums» dénoncés comme des «parodies» par l'Occident, les Etats-Unis avaient annoncé qu'ils allaient mettre sur la table, avec l'Albanie, une telle résolution.
Si le veto russe ne fait pas de doute, c'est surtout la position de la Chine, parfois accusée par les Occidentaux d'être trop conciliante avec la Russie, qui sera examinée avec attention. Pékin, officiellement neutre, a répété cette semaine son appel au respect de l'intégrité territoriale «de tous les pays».
La position de l'Inde sera également suivie de près. Les deux pays s'étaient abstenus en février au lendemain de l'invasion russe, lorsque la Russie avait mis son véto au Conseil à une résolution dénonçant son «agression» de l'Ukraine.
Le vote ultérieur à l'Assemblée générale, où aucun des 193 Etats membres n'a de droit de véto, permettra lui d'évaluer le degré d'isolement de la Russie, alors que certains pays en développement s'agacent que l'Occident concentre toute son attention sur l'Ukraine.
Les Occidentaux sont «relativement confiants d'obtenir un fort soutien pour l'intégrité territoriale de l'Ukraine à l'Assemblée générale», a indiqué à l'AFP Richard Gowan, analyste au sein de l'ONG International Crisis Group:
Au printemps, l'Assemblée générale avait voté trois résolutions concernant l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la troisième fin avril s'étant traduit par un effritement de l'unité internationale face à Moscou. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a lui dénoncé sans équivoque jeudi l'imminence des annexions russes, estimant qu'elles n'ont «pas de place dans le monde moderne». (ats/jch)