Selon un rapport de l'état-major ukrainien publié dimanche sur Facebook, l'armée russe poursuivait son offensive, «concentrant ses principaux efforts sur les environs des villes de Kiev, Kharkiv (est) et Mykolaïv (sud)».
La situation est «très difficile» à Marioupol, soumise à «un blocus humanitaire» et à d'intenses bombardements, a affirmé pour sa part le maire de ce port stratégique du sud-est du pays assiégé par les forces russes. Le maire Vadim Boïtchenko a témoigné dans une interview diffusée samedi soir sur YouTube:
Selon lui, les bombardements des derniers jours ont fait des «milliers de blessés» et les forces russes empêchent l'arrivée d'aliments et de médicaments. Il a lancé:
Avant d'ajouter: «Je demande à nos partenaires américains et européens: aidez-nous, sauvez Marioupol!»
La chute de Marioupol, ville d'environ 450 000 habitants, constituerait un tournant. 👇
Les soldats russes se rapprochent également de Kiev, rencontrant une tenace résistance. Des dizaines de civils ont été tués ces derniers jours à Tcherniguiv, à 150 km au nord de la capitale.
La cohue s'est emparée des gares dans les villes d'Ukraine menacées par la progression des forces russes, femmes et enfants cherchant à partir à l'abri après des adieux déchirants avec leurs maris et pères restés sur place pour se battre.
Cet exode suscite une forte mobilisation, notamment dans les Etats voisins comme la Moldavie, où le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est arrivé samedi soir. Plus tôt, il s'était rendu à la frontière entre la Pologne et l'Ukraine pour s'y entretenir avec son homologue ukrainien Dmytro Kouleba.
Vladimir Poutine a averti que l'Ukraine pourrait perdre son «statut d'Etat» si elle continuait à refuser de céder aux exigences russes. Moscou réclame notamment un statut «neutre et non nucléaire» pour l'Ukraine et sa démilitarisation, ce que Kiev, qui cherche à adhérer à l'Union européenne et à l'Otan, juge inacceptable.
Au cours d'une rencontre samedi entre Poutine et des employées des compagnies aériennes russes à l'occasion de la prochaine Journée de la femme, une des fêtes les plus célébrées dans le pays, il a déclaré:
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé dimanche sur Twitter s'être entretenu une nouvelle fois au téléphone avec son homologue américain Joe Biden pour discuter de:
Au cours de cet entretien d'une demi-heure, Biden a mis l'accent sur les sanctions prises par Washington et ses alliés «pour faire porter à la Russie le coût de son agression contre l'Ukraine», selon la Maison-Blanche.
Le président américain a également félicité les entreprises, de plus en plus nombreuses, qui ont décidé de cesser de travailler en Russie. Dernières en dates: les géants américains des cartes bancaires Visa et Mastercard, qui ont annoncé samedi la suspension de leurs opérations en Russie. Les cartes Visa et Mastercard émises par les banques russes ne fonctionneront plus à l'étranger, et les cartes étrangères ne seront plus valables en Russie.
«Ces sanctions qui sont mises en place, cela s'apparente à une déclaration de guerre», a affirmé Vladimir Poutine. «Mais Dieu merci, on n'en est pas encore arrivé là», a-t-il ajouté.
Le maître du Kremlin a cependant mis en garde l'Occident contre la tentation d'imposer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine, une mesure que Kiev réclame avec insistance mais à laquelle l'Otan se refuse pour ne pas se retrouver entraînée dans un affrontement direct avec la Russie.
Selon les autorités ukrainiennes, une troisième session de négociations avec les Russes se déroulera lundi, mais les chances de parvenir à des progrès paraissent infimes. (jug/ats)