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Ukraine: A la télévision russe, le soutien à Poutine s'effrite

Boris Nadezhdin télévision publique russe
Image: youtube

«Ils nous ont tous piégés»: à la TV russe, le soutien à Poutine s'effrite

D'habitude, seul Boris Nadezhdin, critique du président russe, est autorisé à exprimer son opinion dans un talk-show diffusé à la télévision publique. Mais cette fois-ci, les choses ne se sont pas passées comme prévu. Explications.
12.09.2022, 16:5813.09.2022, 06:16
Salome Woerlen
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«Les gens qui ont convaincu Poutine que l'opération spéciale serait rapide et efficace, que nous n'attaquerions pas la population civile, que nous entrerions et que notre garde nationale réglerait les choses: ces gens nous ont tous piégés.»

C'est ainsi que débute l'extrait d'un talk-show, diffusé samedi soir 10 septembre à la télévision nationale russe. Il s'agit de Boris Nadezhdin, un ancien député de la Douma, issu de l'opposition libérale. Ce dernier joue généralement le rôle du sceptique, qui est ensuite anéanti verbalement par les invités (des fidèles de Poutine). Mais cette fois-ci, rien ne s'est passé comme prévu.

La scène en vidéo👇

Vidéo: watson

Boris Nadezhdin poursuit:

«Nous sommes désormais à un stade où nous devons comprendre qu'il est absolument impossible de gagner contre l'Ukraine»

Selon lui, la manière dont la Russie veut mener la guerre – avec «des ressources et des méthodes de guerre coloniales, avec des soldats sous contrat et des mercenaires, sans mobilisation» – ne permet pas de battre l'Ukraine. L'armée ukrainienne serait trop forte. Il ajoute:

«L'armée russe fait face à une armée puissante, entièrement soutenue économiquement et technologiquement par les pays les plus puissants»
Boris Nadezhdin

Il propose alors des pourparlers de paix, afin de mettre fin à la guerre et de discuter des problèmes politiques. Il interroge l'un des animateurs:

«Faut-il entamer des négociations?»

Sergey Mironov, un homme politique et député de la Douma, lui coupe alors la parole:

«Il n'y aura pas de négociations avec le régime nazi de Zelensky. Le système doit être détruit. Selon Vladimir Poutine, nous n'avons même pas encore commencé. Nous commencerons quand ce sera nécessaire»
sergey mironow
Sergey Mironov est sur la même ligne que Poutine. capture d'écran: youtube

Soudain, la voix de Viktor Olevitch, expert en stratégie, s'élève:

«Excusez-moi, mais qu'est-ce qu'on attend? Vous dites que tout se déroule comme prévu. Vous pensez vraiment que nous avions prévu de nous retirer de Balaklia, et de repousser une contre-offensive à Kharkiv il y a six mois?»
Viktor Olevitch
Viktor Olevitchcapture d'écran: youtube

Sergey Mironov tente d'apaiser les choses, mais met les pieds dans le plat. En effet, alors qu'il argumentait auparavant que Poutine n'avait «pas encore commencé», il reconnaît ensuite indirectement les critiques. Ce faisant, il répète ce que Boris Nadezhdin avait dit au début de l'entretien:

«Nous ne devons pas oublier que nous nous battons contre un bloc de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan). Nous nous battons contre une armée bien préparée. C'est une armée à prendre au sérieux, avec des armes sérieuses.»
Nadezhkin
Les propos de Boris Nadezhdin sont ainsi confirmés.capture d'écran: youtube

Un partisan de Poutine s'énerve

Alexandre Kazakov s'immisce dans la conversation. Ce député de la Douma menace Boris Nadezhdin: «Qu'il fasse attention à son langage. Parler des guerres coloniales est totalement inacceptable». Furieux, il demande à Boris Nadezhdin:

«Pensez-vous vraiment que nous avons simplement franchi la frontière pour grignoter une partie de leur territoire [ukrainien]?»
Alexander Kazakov
Alexander Kazakovcapture d'écran: youtube
russian tv
capture d'écran: youtube

L'extrait se termine par un lapsus de la part d'Alexander Kazakov. Il qualifie la guerre en Ukraine de «guerre» (et non d'«opération spéciale»), comme le prévoit le langage du Kremlin. Il poursuit en disant que cette guerre doit absolument être gagnée. Lorsqu'on lui demande «combien de temps cela prendra», il répond avec irritation: «le temps qu'il faut». Ce à quoi Boris Nadezhdin répond: «Merci pour votre réponse sincère».

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