«Ils nous ont tous piégés»: à la TV russe, le soutien à Poutine s'effrite
C'est ainsi que débute l'extrait d'un talk-show, diffusé samedi soir 10 septembre à la télévision nationale russe. Il s'agit de Boris Nadezhdin, un ancien député de la Douma, issu de l'opposition libérale. Ce dernier joue généralement le rôle du sceptique, qui est ensuite anéanti verbalement par les invités (des fidèles de Poutine). Mais cette fois-ci, rien ne s'est passé comme prévu.
La scène en vidéo👇
Boris Nadezhdin poursuit:
Selon lui, la manière dont la Russie veut mener la guerre – avec «des ressources et des méthodes de guerre coloniales, avec des soldats sous contrat et des mercenaires, sans mobilisation» – ne permet pas de battre l'Ukraine. L'armée ukrainienne serait trop forte. Il ajoute:
Il propose alors des pourparlers de paix, afin de mettre fin à la guerre et de discuter des problèmes politiques. Il interroge l'un des animateurs:
Sergey Mironov, un homme politique et député de la Douma, lui coupe alors la parole:
Soudain, la voix de Viktor Olevitch, expert en stratégie, s'élève:
Sergey Mironov tente d'apaiser les choses, mais met les pieds dans le plat. En effet, alors qu'il argumentait auparavant que Poutine n'avait «pas encore commencé», il reconnaît ensuite indirectement les critiques. Ce faisant, il répète ce que Boris Nadezhdin avait dit au début de l'entretien:
Un partisan de Poutine s'énerve
Alexandre Kazakov s'immisce dans la conversation. Ce député de la Douma menace Boris Nadezhdin: «Qu'il fasse attention à son langage. Parler des guerres coloniales est totalement inacceptable». Furieux, il demande à Boris Nadezhdin:
L'extrait se termine par un lapsus de la part d'Alexander Kazakov. Il qualifie la guerre en Ukraine de «guerre» (et non d'«opération spéciale»), comme le prévoit le langage du Kremlin. Il poursuit en disant que cette guerre doit absolument être gagnée. Lorsqu'on lui demande «combien de temps cela prendra», il répond avec irritation: «le temps qu'il faut». Ce à quoi Boris Nadezhdin répond: «Merci pour votre réponse sincère».
