La guerre contre l'Ukraine est aussi une guerre de la langue. Vladimir Poutine le sait mieux que quiconque. Selon une information de l'agence de presse russe Tass, le président russe vient de signer une loi visant à promouvoir la langue russe et à limiter l'utilisation de mots étrangers. Le texte, signé mardi, stipule que «les normes de la langue littéraire russe contemporaine doivent être respectées» lorsque le russe est utilisé comme langue nationale.
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Une commission gouvernementale sera chargée de déterminer sous quelle forme et à quelle fréquence les dictionnaires seront publiés avec les règles correspondantes, avant d'être qu'ils ne soient approuvés par un cabinet.
Des exceptions seront accordées aux mots étrangers pour lesquels il n'existe pas d'équivalent russe. Les listes d'interdictions seront également imprimées dans les dictionnaires et ouvrages de référence courants.
Selon l'agence Tass, il était déjà illégal d'utiliser des mots et des expressions qui ne correspondent pas aux normes du langage littéraire contemporain, «y compris des obscénités». Avec cette nouvelle loi, le gouvernement russe aura le droit d'interdire non seulement des mots, mais aussi des livres et des œuvres écrites toutes entières.
Dans le contexte de la guerre d'agression russe contre l'Ukraine, la langue russe est devenue un sujet hautement politique. Certaines régions d'Ukraine sont traditionnellement russophones. Parmi elles, des villes comme Kharkiv, Dnipro et Odessa.
Dans le contexte de l'annexion de la Crimée par la Russie et du conflit persistant dans l'est de l'Ukraine, l'Ukraine avait fini par promulguer une loi linguistique il y a trois ans. Entrée en vigueur en janvier, elle vise à protéger la langue ukrainienne en tant que langue d'Etat et à rejeter le russe, détaille la Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ).
Selon ce texte, les journaux et magazines nationaux doivent être publiés en ukrainien. Les employés de l'Etat comme les policiers, les médecins hospitaliers et les huissiers doivent s'adresser aux citoyens en ukrainien si ceux-ci ne demandent pas à parler une autre langue. Les contrevenants s'exposent à des amendes. Il existe de larges exceptions pour les langues minoritaires et toutes les langues officielles de l'UE.
Cette règle s'applique également au président ukrainien Volodymyr Zelensky. Sa langue maternelle est le russe, mais il s'exprime désormais exclusivement en ukrainien lors de ses apparitions publiques.