Le chef du Kremlin Vladimir Poutine est attendu, ce mardi, pour sa deuxième rencontre à l'étranger depuis le début de la guerre en Ukraine – et pour la première fois, en dehors de l'espace postsoviétique. Le président russe se rend en Iran, où est également attendu le chef d'Etat turc, Recep Tayyip Erdogan.
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Lors du sommet avec le président iranien Ebrahim Raisi, des discussions sont officiellement prévues pour améliorer la situation en Syrie. Les trois pays en ont déjà négocié l'avenir, par le passé. La Russie et l'Iran soutiennent le gouvernement syrien, et la Turquie est, pour sa part, alliée à l'opposition. Le ministre syrien des Affaires étrangères serait également attendu, mercredi à Téhéran, pour une rencontre avec son homologue iranien.
Les experts estiment qu'après le début de la guerre en Ukraine, un changement d'influence des acteurs en Syrie est possible. Selon eux, l'Iran et la Turquie pourraient tenter de combler un vide de pouvoir laissé par Moscou. Ankara annonce, depuis des semaines déjà, une nouvelle offensive contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie. La Russie et l'Iran avaient récemment mis en garde la Turquie contre cette action militaire.
Comme l'a annoncé le Kremlin, les discussions ne porteront, toutefois, pas uniquement sur la Syrie. Toute une série de questions de politique internationale sera abordée, dont la guerre en Ukraine. En effet, la Turquie, pays membre de l'Otan, entretient des relations étroites avec Moscou et Kiev.
Erdogan aurait l'intention d'avoir un entretien individuel avec Poutine concernant les exportations de céréales bloquées en Ukraine. Rien d'étonnant, puisque la Turquie a récemment joué un rôle de médiateur entre les deux pays. Lors d'un entretien, la semaine dernière à Istanbul, les premiers éléments d'une solution s'étaient dessinés.
La semaine dernière, la déclaration d'un haut représentant du gouvernement américain avait fait sensation. Il y aurait des indices selon lesquels Moscou souhaiterait acquérir des drones de combat iraniens pour la guerre contre l'Ukraine. Il semblerait qu'une délégation russe se soit déjà rendue dans un aéroport iranien pour une démonstration de drones prêts à l'attaque. L'Iran a immédiatement démenti cette information et a assuré avec force à l'Ukraine que les affirmations américaines étaient «sans fondement».
Le Kremlin a également fait savoir récemment qu'aucune discussion concernant d'éventuelles livraisons de drones n'est à l'ordre du jour.
Officiellement, l'Iran se montre neutre face à la guerre contre l'Ukraine lancée par la Russie fin février. Mais les sympathies des dirigeants iraniens pour la Russie sont connues. Les relations de l'Iran avec le plus grand pays du monde en termes de superficie n'ont cessé de se renforcer ces dernières années, et en particulier depuis 2018, lorsque les Etats-Unis, alors présidés par Donald Trump, se sont retirés de l'accord de Vienne sur le nucléaire. En raison des sanctions américaines, l'Iran ne pouvait presque plus s'approvisionner en équipement militaire qu'auprès de la Russie.
La possibilité d'un approfondissement de la coopération économique entre la Russie, la Turquie et l'Iran est également à l'ordre du jour. Les trois pays ont été sanctionnés – en partie plus, en partie moins – par les pays occidentaux et sont donc à la recherche de nouveaux partenaires. (dab)
Avec du matériel de Keystone-sda
Traduit et adapté de l'allemand par sia