
Vladimir Poutine en décembre 2005.Image: AP PRESIDENTIAL PRESS SERVICE
Le maître du Kremlin a le sens de la formule: à de nombreuses reprises, il a emprunté ses mots à l'argot mafieux et au vocabulaire du milieu carcéral pour se positionner ou qualifier ses adversaires. Voici 10 «poutinades» restées mythiques.
21.03.2022, 15:1622.03.2022, 09:09
De ses années d'enfance passées dans les rues de Saint-Pétersbourg, Poutine a gardé l'attitude d’un chef de gang et l'argot qui va avec.
Une enfance sur laquelle nous étions revenus dans ce long portrait 👇
Selon Yves Hamant, dans une tribune pour Le Monde, ce langage est loin d'être anodin. «Il est familier de telles sorties, où l’on peut déceler une forme de populisme», analyse ce professeur émérite de civilisation russe et soviétique.
Il y a dix ans, Le Temps relevait déjà ces expressions de caïd: «Il s’est fait apprécier – ou détester – pour ses blagues salaces (...) et sa propension à user d’un argot carcéral».
Ces «poutinades» permettraient au président russe d'entretenir une certaine proximité avec les Russes et l'image d'un dirigeant proche du peuple.
«Paradoxalement, les personnalités dures suscitent aussi de l’admiration, à l’image des dictateurs ou des parrains de la mafia», constate pour sa part le Huffington Post.
Une chose est sûre: cette langue violente ou obscène ne laisse personne indifférent. Ces dix exemples sont restés célèbres:
En 1999, voilà le destin qu'il réservait aux terroristes tchétchènes:
«Nous poursuivrons les terroristes partout et on les butera jusque dans les chiottes»
Sur l'empoisonnement d'Alexandre Litvinenko, un ex-agent des services secrets russes, en 2006, il a décrété que:
«Litvinenko était un traître, un chien meurt comme un chien»
Après son élection en 2000, il a averti ainsi ses proches collaborateurs:
«Et si vous essayez d’entrer dans mon bureau et de bloquer la porte avec le pied, vous êtes des hommes morts»
En 2012, à propos des terroristes qu'il combattait en Syrie, il a affirmé:
«La Russie ne négocie pas avec les terroristes. Elle les détruit»
Au sujet de l'empoisonnement «raté» du journaliste Alexeï Navalny, l'un de ses farouches opposants, il a répliqué:
«Si on l’avait voulu, l’affaire aurait été menée à son terme»
A un journaliste qui lui demande ce qu'il répond aux personnes affirmant que la Russie vit toujours à l'ère soviétique:
«Ils méritent une réponse très brève: allez vous faire foutre!»
Après les accords de Minsk en 2014, il s'adresse ainsi à l’Ukraine et à son président:
«Que cela te plaise ou non, à toi de l’supporter ma belle»
Poutine est également connu pour son homophobie. A la question de savoir s'il serait à l'aise de prendre une douche à côté d'un homosexuel, il a rétorqué:
«Je préférerais ne pas prendre de douche avec lui. Pourquoi le provoquer? Mais vous savez... je suis maître de judo»
En tout cas, son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, affirme lui-même au sujet de Poutine:
«Le caïd l’a dit, le caïd l’a fait»
Et finalement, le meilleur pour la fin:
«Plus je connais les hommes, plus j'aime les chiens»
Un potentiel «crime de guerre» filmé par un drone
Video: watson
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