Mardi 27 décembre au soir, des dizaines de manifestants du côté serbe de la frontière ont bloqué – avec des camions et des tracteurs – la circulation vers Merdare, le principal poste frontalier, ce qui a conduit le Kosovo à fermer ce passage.
Pristina a également appelé les forces de maintien de la paix de l'Otan (Kfor) à dégager les barricades.
La police kosovare et les forces internationales de maintien de la paix ont ensuite subi plusieurs attaques impliquant des armes à feu, alors que la Serbie mettait ses forces armées en état d'alerte.
Le ministre serbe de la Défense Milos Vucevic a affirmé mercredi 28 décembre que le blocage des routes était un moyen de protestation «démocratique et pacifique», et que Belgrade gardait ouverte sa ligne de communication avec les diplomates occidentaux pour résoudre cette crise.
Pour rappel, plusieurs centaines de Serbes du Kosovo ont érigé, depuis le 10 décembre, dans le nord du pays, des barrages pour protester contre l'arrestation d'un ancien policier serbe, paralysant la circulation vers deux postes frontaliers avec la Serbie.
Un tribunal de Pristina a ordonné mercredi 28 décembre que cet ex-policier, Dejan Pantic, soit libéré et placé en résidence surveillée.
Berlin s'est inquiété du «très mauvais signal» donné par la présence militaire serbe renforcée à la frontière, dénonçant la «rhétorique nationaliste» de Belgrade.
La Suisse s'est également inquiétée de la situation. Par l'intermédiaire du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) mardi 27 décembre sur Twitter, elle a appelé «toutes les parties concernées à s'abstenir de toute action susceptible d'envenimer davantage la situation».
#Serbie et #Kosovo : Nous appelons une fois de plus toutes les parties concernées à s'abstenir de toute action susceptible d'envenimer davantage la situation. La KFOR et EULEX sont essentielles pour maintenir l'ordre et la sécurité des communautés locales dans le nord du Kosovo.
— EDA - DFAE (@EDA_DFAE) December 27, 2022
La Russie de son côté, et à l'inverse, a réaffirmé son soutien à Belgrade dans cette crise.
Selon Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a affirmé:
La Russie a nié chercher à déstabiliser la situation dans cette autre région d'Europe, où elle est traditionnellement proche de la Serbie orthodoxe. (ag/ats)