La malédiction des oligarques russes «décédés mystérieusement» ressemble de plus en plus à une blague de Toto. Après les oligarques russes tombés d'un bateau, d'une fenêtre, d'un balcon ou d'une falaise, voici l'oligarque russe qui tombe dans les escaliers.
Cette fois, c'est le pauvre Dmitry Zelenov, 50 ans et magnat de l'immobilier, qui entre dans le cercle de moins en moins fermé des Russes riches qui décèdent n'importe comment. Une information propagée par Baza, une chaîne Telegram proche du Kremlin, et confirmée par le parquet de la ville de Grasse, lundi matin.
Dmitry Zelenov est mort à Antibes la semaine dernière. Le 9 décembre, tard dans la soirée, alors qu'il dînait chez des amis, l'homme d'affaires comprend que quelque chose ne tourne pas rond. Selon l'agence Baza, il ressent des picotements dans la poitrine et son corps est très faible. Voulant se retirer pour se reposer, il emprunte les escaliers de la propriété avant de chuter et de passer par-dessus la balustrade. Tiens, comme un certain Anatoly Gerashchenko, ancien directeur de l'Institut d'aviation de Moscou, le 21 septembre dernier.
Le tycoon russe de l'immobilier est décédé le lendemain de sa chute, à l'hôpital Pasteur de Nice. Une enquête a évidemment été ouverte pour déterminer les causes de cet énième décès mystérieux d'un industriel russe. Si l'empoisonnement s'est rapidement retrouvé sur toutes les lèvres, l'agence Baza rappelle tout de même que l'homme a subi une chirurgie vasculaire «peu de temps avant sa mort, en raison de problèmes cardiaques».
Dmitry Zelenov a fait fortune dans les années 90 avec sa société Don-Stroy. Il est à la base des premiers immeubles luxueux érigés à Moscou. Notamment la célèbre tour Triumph Palace, dont les travaux se sont étendus entre 2001 et 2006. Selon Forbes, Zelenov pesait 1,4 milliard de dollars avant de subir un sérieux revers financier à la fin des années 2010.
Si on lui prête des positions critiques sur l'invasion russe de l'Ukraine et sur la politique de Vladimir Poutine, la teneur de ces critiques n'est pas connue.
En septembre dernier, nous citions la chercheuse Tatiana Kastouéva-Jean: «Ces personnes pouvaient posséder des informations sensibles sur le fonctionnement du régime de Poutine. On ne peut pas exclure que quelqu’un ait cherché à les empêcher de fuiter.»
Depuis le début de l'année, vingt puissants industriels russes se sont déjà «suicidés» ou ont été victimes «d'accidents» étranges. Or, rien ne permet aujourd'hui de lier concrètement ces hommes à Vladimir Poutine.
(fv)