Le couperet est finalement tombé sur la tête d'Alina Kabaeva, après de longs mois de tergiversations. Mardi, l'ancienne gymnaste russe reconvertie en femme d'affaires est venue garnir les rangs des personnalités russes proches du Kremlin visées par les sanctions américaines.
Le Trésor américain a justifié cette mesure compte tenu du statut de «dirigeante, fonctionnaire, cadre supérieur ou membre du conseil d'administration du gouvernement de la Fédération de Russie» de la jeune femme de 39 ans, accessoirement membre de la Douma. Selon le communiqué cité par CNN, Kabaeva est décrite comme ayant «une relation étroite avec Poutine» (ce que le principal intéressé a toujours démenti). Sans compter son poste à la tête du National Media Group, vaste empire médiatique de télévision, de radio et de presse écrite pro-Kremlin. Autant de raisons de la placer très haut sur la liste noire.
En avril dernier, le Wall Street journal révélait que le département du Trésor des Etats-Unis avait déjà concocté un paquet de sanctions spécialement pour elle. Sans jamais l'appliquer. En effet, la crainte que cette attaque ne soit si «personnelle» à l'encontre de Poutine et n'attise davantage encore les tensions entre la Russie et l'Occident avaient poussé les responsables de Washington à bien réfléchir.
Voilà qui est chose faite. Outre sa compagne, le département du Trésor a annoncé des sanctions contre un certain nombre d'autres oligarques proches de Poutine, ainsi qu'une importante société de production d'acier et deux de ses filiales, et finalement, une institution financière accusée de contourner les sanctions.
En tout et pour tout, les Etats-Unis ont également imposé des restrictions de visa à 893 responsables de la Fédération de Russie et à «31 responsables de gouvernements étrangers qui ont agi pour soutenir la prétendue annexion par la Russie de la région de Crimée en Ukraine et ont ainsi menacé ou violé la souveraineté de l'Ukraine», a déclaré le Secrétaire d'Etat Antony Blinken.
Si vous n'aviez pas suivi les dernières aventures de cœur de Poutine (on vous pardonne), sachez que les rumeurs sur sa liaison avec Alina Kabaeva vont bon train depuis des années. Ce, bien qu'il s'affiche comme officiellement célibataire depuis son divorce en 2013 avec son épouse, Lyudmila.
Le couple Poutine-Kabaeva aurait pourtant donné vie à trois enfants, dont l'un né en Suisse en 2015, dans une clinique huppée de Lugano.
Après le début de la guerre, Alina Kabaeva a longtemps disparu des radars. D'aucuns la soupçonnaient d'avoir trouvé refuge en Suisse, avant qu'elle ne refasse surface en avril dernier à l'occasion d'une compétition de gymnastique, à Moscou. (mbr)