En pointe dans la riposte à l'invasion russe de l'Ukraine, Londres et Washington ont sanctionné des membres de «l'élite» russe déjà visés dès lundi par l'Union européenne. Un moyen d'augmenter la pression sur Poutine pour qu'il cesse sa guerre «brutale» en Ukraine.
Le président américain Joe Biden a accusé les oligarques de «s'en mettre plein les poches avec l'argent des Russes pendant que les Ukrainiens se cachent dans le métro pour échapper aux tirs aveugles de missiles».
«Nous frapperons les oligarques et les individus étroitement associés au régime de Poutine et à sa guerre barbare. Nous ne nous arrêterons pas là», a déclaré pour sa part Liz Truss.
Ils ont ainsi décrété un gel des avoirs de plusieurs individus:
Côté américain, la liste s'étend encore à d'autres personnalités:
Washington avait déjà sanctionné la semaine dernière plusieurs personnalités, dont le président Poutine lui-même.
Les nouvelles mesures américaines incluent les membres de la famille des personnes visées pour les empêcher de transférer leurs biens à leurs proches. Parallèlement, 19 oligarques russes et 47 membres de leurs familles sont interdits d'entrée aux Etats-Unis, précise la Maison Blanche sans publier leurs noms.
La traque se fait en coordination avec les alliés des Etats-Unis. Un des actes les plus tangibles a été la saisie jeudi dans le sud de la France d'un méga-yacht, propriété d'une société liée au patron du géant pétrolier russe Rosneft.
Le ministère américain de la Justice a créé mercredi une cellule d'enquêteurs chargés de poursuivre les «oligarques russes corrompus» et ceux qui les aident à contourner les sanctions, mais aussi de saisir leurs biens de luxe.
Cette nouvelle vague de mesures punitives américaines intervient alors que certains milliardaires russes, sous pression, commencent à prendre leurs distances avec la guerre engagée par Vladimir Poutine.
Loukoïl, numéro deux du secteur pétrolier russe, a appelé jeudi à «arrêter rapidement» le conflit en Ukraine, devenant la première société nationale d'envergure à s'opposer à l'invasion.
Quant à Roman Abramovitch, épargné jusqu'ici par les sanctions occidentales mais sous pression pour sa proximité avec le président russe, a lui mis en vente le club de football anglais de Chelsea, promettant que le «produit net» de cette cession irait aux «victimes de la guerre en Ukraine». (mbr/ats)