Alors que les lacs ne couvrent qu'environ 3% de la planète, ils représentent une ressource vitale d'eau douce pour les humains, les animaux et les plantes. Pourtant, les grands bassins font face à des difficultés nouvelles; leur niveau est de plus en plus impacté par les activités humaines, relaie le média CNN vendredi.
C'est, en substance, le résultat d'une étude menée par une équipe de scientifiques internationaux, publiée jeudi dans la revue Science. La publication, qui estime qu'environ un quart de la population mondiale vit dans le bassin d'un lac asséché, attribue en grande partie la responsabilité du phénomène au changement climatique et à l'utilisation excessive d'eau.
Selon le rapport, plus de la moitié des plus grands lacs et réservoirs du monde ont perdu des quantités importantes d'eau au cours des trois dernières décennies.
Un exemple parlant du phénomène est le lac Mead, dans le sud-ouest des États-Unis, qui a reculé de façon spectaculaire à la suite d'une période de sécheresse intense, et des décennies de surexploitation.
La mer Caspienne, entre l'Asie et l'Europe – la plus grande masse d'eau intérieure du monde – est depuis longtemps en déclin en raison du changement climatique et de l'utilisation de l'eau.
Les chercheurs ont utilisé des mesures satellitaires de près de 2000 des plus grands lacs et réservoirs du monde, lesquels représentent ensemble 95 % du stockage total de l'eau des lacs de la Terre.
En examinant plus de 250 000 images satellites couvrant la période de 1992 à 2020, ainsi que des modèles climatiques, ils ont pu reconstituer l'histoire des lacs sur plusieurs décennies, indique CNN.
Et, selon les auteurs du rapport, les résultats sont «stupéfiants»:
L'assèchement des grands lacs s'explique par divers cas de figure. Par exemple:
Salty dust often streams from dry mud flats on Mar Chiquita in central Argentina where ongoing cycles of rainfall and drought, plus withdrawals of water for irrigation from a key tributary, have reduced water levels. https://t.co/olwtRUkyr4 pic.twitter.com/UQz3Cr0dBR
— NASA Earth (@NASAEarth) August 8, 2022
Les scientifiques ont en outre observé que les changements climatiques entraînent divers effets «domino»: une «aridification» du bassin environnant accélère l'évaporation de l'eau, diminue sa qualité, augmente la prolifération d'algues toxiques... et en conséquence, provoque une perte de vie aquatique.
L'évaporation n'est pas moins problématique pour les lacs des régions froides, puisque les températures plus chaudes font fondre la glace qui les recouvre habituellement, laissant l'eau exposée à l'atmosphère.
Autre point inquiétant, les grands réservoirs sont également en déclin, en raison des sédiments qui s'écoulent dans l'eau et qui réduisent les espaces de stockage. En conséquence, les systèmes d'approvisionnement en eau douce et en énergie hydroélectrique sont de moins en moins fiables.
Heureusement, tous les lacs ne sont pas en déclin, conclut CNN.
Selon le rapport, il s'agit de lacs situés dans des régions moins peuplées, notamment des régions des grandes plaines de l'Amérique du Nord ou du plateau tibétain.
(jod)