Les manifestations de masse n'ont finalement servi à rien. Le Parti progressiste serbe (SNS) au pouvoir a de nouveau remporté les élections législatives malgré un mouvement d'opposition renforcé. Avec près de 47% des voix, il s'est facilement imposé devant l'alliance électorale libérale «Serbie contre la violence» (SPN), qui est arrivée en deuxième position avec 24%. Mais les opposants au gouvernement dénoncent des manipulations:
Selon le SPN, 40 000 personnes auraient été transportées en bus depuis la Bosnie voisine pour venir voter à Belgrade et ainsi soutenir frauduleusement le parti au pouvoir. Avant les élections, l'opposition espérait s'emparer de la mairie de la capitale. Membre de «Serbie contre la violence», Miroslav Aleksić a déclaré vouloir s'opposer aux manipulations par tous les moyens démocratiques. Il a notamment appelé à manifester.
Depuis plusieurs mois, la Serbie est en plein bouleversement politique. En mai, deux tueries ont secoué le pays en l'espace de 48 heures, coûtant la vie à 18 personnes. Peu après, des centaines de milliers de Serbes ont envahi les rues pour manifester contre le président Aleksandar Vučić et les médias qu'il contrôle. L'opposition accuse ceux-ci de faire l'apologie de la violence.
Selon Florian Bieber, politologue à l'université de Graz, personne ne s'attendait vraiment à ce que les opposants l'emportent face au gouvernement lors des élections de dimanche dernier. En revanche, il s'étonne que le parti au pouvoir ait encore gagné des voix depuis les élections de l'année dernière. L'expert pointe du doigt les spécificités de la Serbie:
L'opposition fragmentée de la Serbie a-t-elle aussi aidé Aleksandar Vučić? Florian Bieber reproche aux partis d'opposition un manque répété de vision.
Traduit et adapté par Noëline Flippe