L'ambassadeur de l'UE au Soudan a été «agressé» chez lui, a annoncé lundi soir le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell alors que Khartoum est en proie à de violents combats sur fond de lutte pour le pouvoir des deux généraux
Dénonçant «une violation flagrante» de la Convention de Vienne, le haut responsable européen a rappelé que les autorités soudanaises avaient la responsabilité d'assurer la sécurité des installations diplomatiques et des diplomates présents dans leur pays.
L'ambassadeur de l'UE, l'Irlandais Aidan O'Hara, est «OK», a indiqué Nabila Massrali, porte-parole du service diplomatique de l'UE, précisant que la délégation de l'UE n'avait pas été évacuée.
Des explosions ont secoué Khartoum mardi au quatrième jour du conflit au Soudan. La situation reste chaotique, en dépit des appels internationaux de plus en plus nombreux à cesser les hostilités qui ont déjà fait près de 200 morts et 1800 blessés.
Dans le ciel de capitale, les avions de l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays depuis le putsch de 2021, tentent de venir à bout des tirs intenses des blindés de paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, son second pour le coup d'Etat devenu depuis samedi son ennemi juré.
Malgré les appels des ministres des Affaires étrangères du G7 réunis au Japon, de l'ONU et des Etats-Unis «à mettre immédiatement fin à la violence», les combats continuent. Des hommes en treillis et parfois enturbannés comme les nomades du Darfour font régner la terreur au Soudan.
Mardi, le général Daglo a annoncé sur Twitter avoir approuvé «un cessez-le-feu de 24 heures». Cette déclaration «vise à dissimuler sa défaite imminente», a aussitôt dénoncé l'armée sur Facebook.
Les habitants restent cloîtrés chez eux sans électricité ni eau courante et voient leur stocks de nourriture fondre. Et les rares épiceries ouvertes préviennent qu'elles ne tiendront plus longtemps sans réapprovisionnement. L'épuisement guette les habitants de la capitale.
(ats/jch)