Kiev fustige les appels russes à «pendre» les combattants d'Azov
L'Ukraine a dénoncé samedi les appels russes à «pendre» ou infliger une autre «mort humiliante» aux combattants du régiment ukrainien Azov. Vendredi, une frappe contre une prison où étaient détenus certains d'entre eux a fait plus de 50 morts.
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Il réagissait au tweet posté vendredi soir en anglais de l'ambassade russe au Royaume-Uni, qui a été masqué comme ayant «enfreint les règles relatives aux conduites haineuses», mais reste toutefois disponible comme pouvant «présenter un intérêt pour le public».
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La Suisse condamne
Le président ukrainien a qualifié vendredi soir de «crime de guerre russe délibéré» le bombardement d'une prison à Olenivka, dans la région de Donetsk, sur le territoire occupé de l'est de l'Ukraine.
La Suisse a condamné l'attaque samedi. Tuer ou blesser intentionnellement des prisonniers de guerre est un crime de guerre, a tweeté le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Les informations et les images de l'attaque sont alarmantes, a ajouté le DFAE. La Suisse appelle à une enquête internationale «immédiate, indépendante et impartiale».
Dans un premier temps, c'est Moscou qui avait accusé les forces ukrainiennes d'avoir «tiré sur la prison où sont détenus les membres du régiment Azov, utilisant des projectiles américains du système Himars» (lance-roquettes multiples).
Le régiment Azov s'était illustré dans la défense de Marioupol, port stratégique du sud-est de l'Ukraine. Après de longues semaines de siège et de résistance sur le site sidérurgique d'Azovstal, quelque 2500 combattants ukrainiens, dont des membres d'Azov, s'étaient rendus en mai à l'armée russe.
Retrouver et punir
Les responsables de cet acte seront «retrouvés où qu'ils se trouvent» et l'Ukraine en tant qu'Etat «fera en sorte qu'ils soient punis de façon juste», a-t-il ajouté.
Le chargé ukrainien des droits humains, Dmytro Loubinets, a pour sa part annoncé samedi avoir demandé au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui avait supervisé le retrait des défenseurs d'Azovstal, d'avoir accès à Olenivka. Selon lui, le CICR n'a «pour l'instant» pas obtenu l'autorisation des Russes.
Soldats russes indemnes
Selon lui, cette version est confirmée par le fait que «la caserne située à proximité n'a pas été endommagée, même les fenêtres n'ont pas été brisées. De même, «par miracle, les soldats russes n'ont pas été blessés». L'ambassadrice britannique en Ukraine, Melinda Simmons, a pour sa part appelé à «une investigation» sur ce qui s'est produit à Olenivka.
«Cela semble faire partie d'un schéma de plus en plus inquiétant des pires types de violations des droits humains, et éventuellement de crimes de guerre, commis en toute impunité dans l'est occupé de l'Ukraine», a-t-elle écrit dans un tweet. (ats/myrt)