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Condamnation historique pour les crimes imputés au régime syrien

Condamnation historique pour les crimes imputés au régime syrien

Prison à vie pour un ancien colonel des services de renseignement syrien. Condamné pour crimes contre l'humanité par la justice allemande, il s'agit du premier procès au monde concernant le régime de Bachar al-Assad.
13.01.2022, 14:2113.01.2022, 17:55
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Jeudi, le Syrien Anwar Raslan a été condamné par la Haute Cour régionale de Coblence (Allemagne). L'homme de 58 ans a été reconnu coupable de la mort et de la torture de prisonniers dans un centre de détention secret à Damas entre 2011 et 2012. «C'est vraiment historique», a commenté le directeur exécutif de l'ONG Human Rights Watch, Kenneth Roth.

Il s'agit de la deuxième condamnation dans ce procès après celle, en février 2021, d'un ancien agent plus subalterne du renseignement syrien. Les juges ont retenu la culpabilité de l'ex-haut gradé pour le meurtre de 27 personnes dans le centre de détention d'Al-Khatib.

Une douzaine de victimes

Près de onze ans après le début du soulèvement populaire en Syrie, l'audience de jeudi était la première à examiner les crimes imputés au régime syrien. En 2016, une commission d'enquête de l'ONU avait accusé le régime Assad d'«exterminer» des détenus.

Plus de 80 témoins ont défilé à la barre, dont 12 déserteurs et de nombreuses victimes qui ont exposé les sévices endurés dans des cellules insalubres et bondées de ce centre de détention secret. Au moins une douzaine de victimes ont assisté au verdict. Des familles syriennes s'étaient rassemblées en tout début de matinée devant le tribunal, tenant des banderoles et des affiches demandant «où sont-ils?», en référence à leurs frères et sœurs disparus dans les centres de détention syriens.

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Des familles syriennes s'étaient rassemblées devant le tribunal, tenant des banderoles et des affiches demandant «où sont-ils?»Image: EPA

Implication initialement niée

Anwar Raslan, en détention provisoire depuis trois ans, n'a jamais fait mystère de son passé lorsqu'il s'est réfugié à Berlin avec sa famille en 2014. Ses défenseurs n'ont cessé depuis d'arguer qu'il avait fait défection dès 2012 et avait tenté de ménager les prisonniers.

En mai 2020, ses avocats avaient toutefois lu une déclaration écrite dans laquelle l'ancien officier niait son implication présumée dans la mort et la torture de détenus. Une affirmation qu'il a répétée début janvier, via la lecture d'une nouvelle déclaration par son interprète, avant que la Cour ne se retire pour délibérer.

Un autre procès lié au régime syrien, concernant un médecin réfugié en Allemagne, doit s'ouvrir jeudi prochain à Francfort. (ats/sia)

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