«Le gouvernement qui sera mis en place le 1er mars représentera autant que possible le peuple syrien et prendra en compte sa diversité», a affirmé mercredi le chef de la diplomatie Assaad al-Chaibani. Il s'exprimait en marge du Sommet mondial des gouvernements organisé à Dubaï, aux Emirats arabes unis.
Deux jours après avoir renversé Bachar al-Assad, le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), qui dirige la nouvelle administration à Damas, avait désigné Mohammed al-Bachir à la tête d'un gouvernement provisoire chargé de gérer les affaires courantes jusqu'au 1er mars.
«Le peuple syrien est un partenaire du changement», a déclaré Assaad al-Chaibani, ajoutant que «toutes les réformes et modifications mises en place ces deux derniers mois concernant la feuille de route politique ont été issues de consultations avec la diaspora syrienne et la société civile à l'intérieur du pays».
Le mois dernier, Ahmad al-Chareh, le chef de HTS qui a mené l'offensive rebelle ayant renversé le pouvoir d'Assad le 8 décembre 2024, a été nommé président intérimaire du pays multiconfessionnel et multiethnique.
Les nouvelles autorités ont été chargées de former un «conseil législatif intérimaire pour la période de transition», l'ancien Parlement ayant été dissous, ainsi que le parti Baas, qui a dirigé la Syrie pendant des décennies. Ahmad al-Chareh avait déclaré que l'organisation d'élections pourrait prendre jusqu'à cinq ans.
En outre, les nouvelles autorités ont annoncé mercredi la formation d'un comité composé de sept personnes dont deux femmes, chargé de préparer la «conférence de dialogue national» représentant tous les Syriens, sans fixer de date.
Mardi soir, la présidence syrienne a annoncé que les principales instances de l'opposition, autrefois en exil, avaient remis à Damas les dossiers qu'elles géraient, dans le cadre des efforts visant à «dissoudre» les institutions formées durant la guerre civile.
Dans sa démarche pour sécuriser et stabiliser la transition en cours, Ahmad al-Chareh a déjà annoncé la dissolution de tous les groupes armés, dont le HTS, en vue de leur intégration à l'armée.
Mercredi, le président russe Vladimir Poutine a exprimé son soutien à «l'unité, la souveraineté et l'intégrité territoriale» de la Syrie au cours d'un premier entretien téléphonique avec Ahmad al-Chareh, a annoncé le Kremlin. Moscou souhaite conserver ses deux importantes bases militaires en Syrie.
Pendant sa conversation avec Ahmad al-Chareh, Vladimir Poutine a souligné «l'importance de mettre en oeuvre un ensemble de mesures visant à une normalisation durable» en Syrie et à «l'activation du dialogue inter-syrien», a déclaré la présidence russe dans un communiqué.
La Russie a été vivement critiquée pour son intervention militaire dans la guerre civile en Syrie à partir de 2015 pour sauver Bachar al-Assad. Elle a participé à la répression impitoyable des rebelles, procédant notamment à des frappes aériennes dévastatrices. (ag/ats)