Discrète célébration au cœur de la salle du Parlement de La Haye. Samedi 27 novembre, le gouvernement des Pays-Bas a présenté des excuses publiques pour une loi désormais abrogée. Celle-ci imposait aux personnes transgenres de subir une stérilisation ou une intervention chirurgicale lorsqu'elles demandaient à changer de sexe sur leur acte de naissance.
«Personne n'aurait dû vivre ce que vous avez vécu. Je suis vraiment désolée que cela se soit produit», a déclaré la ministre néerlandaise de l'Éducation, de la Culture et des Sciences, Ingrid van Engelshoven. «Aujourd'hui, je présente nos excuses les plus sincères au nom de l'ensemble du Cabinet».
L'association de la communauté transgenre (TNN) a salué la cérémonie, affirmant que les Pays-Bas étaient le premier pays au monde à présenter des excuses auprès de ces personnes que l'on appelait à l'époque «transsexuelles». Même si pour l'organisation, le chemin est encore long. Elle a demandé à ce que davantage soit fait.
Mise en place en 1985, la «loi transgenre» légalisait le changement de sexe à condition que la personne à l’origine de la demande suive un traitement hormonal et des opérations chirurgicales, explique Le Monde. Elle obligeait également à stériliser de manière permanente et irréversible cette dernière, seule monnaie d'échange pour recevoir la promesse d'une modification des documents d'identité.
Alors que de nombreux pays d'Europe ont revu leurs lois afin de faciliter les modifications chirurgicales et hormonales des personnes transgenres, les Pays-Bas ont attendu l'année 2014 pour le faire. En Suisse, ce changement entrera en vigueur le 1er janvier 2022. (mndl)