La Turquie a bloqué tôt vendredi l'accès au réseau social Instagram, sans justification officielle mais après des accusations de censure provenant d'un haut responsable turc contre la plateforme américaine.
La décision a été annoncée sur son site par l'Autorité turque des technologies de l'information et des communications (BTK) sans aucune justification officielle.
Un de ses responsables a affirmé à un média local que ce blocage était lié à des «contenus criminels» que la plateforme a été priée «de retirer dans un certain délai».
La suspicion s'est néanmoins tout de suite focalisée sur des accusations de «censure» portée par le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun qui avait vivement critiqué mercredi Instagram, affirmant qu'il «empêche les gens de publier des messages de condoléances pour le martyre du (chef du Hamas Ismaïl) Haniyeh».
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a décrété une journée de deuil national en mémoire de M. Haniyeh, tué mercredi à Téhéran dans une attaque imputée à Israël, qui résidait fréquemment en Turquie avant le 7 octobre et devait être inhumé vendredi au Qatar.
Le BTK a démenti avoir agi en lien avec la mort du chef palestinien: «Nous n'avons pas bloqué l'accès pour cette raison, il n'y a rien de tel», a affirmé un de ses responsables (sous couvert d'anonymat) au site spécialisé Medyascope.
Il a fait valoir des «insultes envers Atatürk», le père de la Turquie contemporaine Mustafa Kemal, et «une série de délits» allant «des jeux à la drogue» aux violences sexuelles «sur les enfants».
Selon ce responsable, la plateforme a été priée de retirer ces contenus licencieux «dans un certain délai», qu'il n'a pas précisé. «Si le problème n'est pas résolu, nous avons le droit de la bloquer d'office» a-t-il ajouté.
Selon les médias turcs, Instagram compte plus de 50 millions d'abonnés en Turquie, parmi 85 millions d'habitants. (ats)