Ils sont activistes, journalistes ou membres d’un collectif. Leur point commun: appartenir à la sphère de gauche. Sauf qu'au cours de l'année écoulée, une franche importante de ces influentes personnalités ont vu leurs comptes suspendus sur Twitter. Chad Loder, activiste antifasciste, spécialiste en cybersécurité et journaliste indépendant qui s'est entretenu vendredi avec Bloomberg est l'un d'entre eux. Il y a fait plusieurs révélations.
L'homme qui pensait que son bannissement avait jusqu'alors été le fruit de la coalition d'extrême droite a confié avoir revu ces accusations. Il en est désormais certain: les profils prônant publiquement être de gauche ont en réalité été bloqués, d'après la volonté du patron de la plateforme, Elon Musk.
Une note interne à laquelle Bloomberg a eu accès semble confirmer les propos de l'Américain d'extrême gauche. Le système interne de Twitter aurait en effet reçu un ordre écrit: «Suspension: demande directe de la part d’Elon Musk», rapporte le journal économique.
D'autres blocages que Bloomberg affirme également avoir eu en sa possession auraient affiché d'autres notes internes telles que: «de la part d'Ella», en référence à Ella Irwin, soit la responsable de la sécurité chez Twitter. Décrite dans le journal comme «la plus fidèle partisane de Musk», c'est elle qui aurait d'ailleurs commandité le 15 décembre dernier la suspension des profils des journalistes qui tweetaient au sujet d'Elon Musk. De son côté, le magnat de la Tech' avait défendu sa position en expliquant avoir agi par crainte que de tels articles mettent la sécurité de sa famille en danger.
Paura Edelson, informaticienne à l'Université de New York qui étudie la communication politique en ligne, estime que depuis que le fondateur de Tesla et Space X a pris la tête de l'un des réseaux sociaux les plus suivis au monde en octobre dernier, l'éthique semble avoir été placé au second plan de la reconstruction de l'entreprise:
Les suspensions de compte sont au cœur du débat houleux qui entoure la politique d'Elon Musk. Le milliardaire, fervent défenseur d'une grande liberté d'expression, envoie en effet des messages contradictoires sur ce qui y est autorisé ou non.
Lundi, BFM TV a rappelé que plusieurs profils de militants d’extrême droite avaient été bannis avant l’arrivée de ce dernier à la tête de Twitter, avant d’être rétablis il y a quelques semaines pour certains. «Nick Fuentes, star américaine des néonazis, a ainsi vu son compte réactivé, avant d’être banni 24 heures tard», peut-on lire dans l'article. (mndl)