Nouveau rebondissement dans la saga du rachat de Twitter par Elon Musk: l'entrepreneur menace dans un document officiel de retirer son offre car le réseau social «résiste activement» à ses demandes d'informations. La plateforme réfute.
La plateforme a réagi en affirmant qu'elle partageait des informations avec le milliardaire conformément à l'accord passé et qu'elle avait bien l'intention de mener la transaction à son terme, au prix convenu.
Le patron de Tesla et SpaceX, qui a déposé en avril une offre de rachat du réseau social pour 44 milliards de dollars, a déjà mis en doute à plusieurs reprises les données transmises par Twitter sur les spams et les faux comptes et les mesures prises pour en limiter la prolifération. Et il a déjà menacé sur son compte Twitter de mettre l'accord «en suspens». Mais c'est la première fois qu'il le fait dans un document officiel.
Musk avait renoncé à son droit de regarder plus en profondeur dans les comptes du groupe avant l'annonce de l'accord. Les deux parties se sont engagées à verser une indemnité de rupture pouvant aller jusqu'à un milliard de dollars dans certaines circonstances.
À la Bourse de New York, l'action Twitter reculait de 2,2% à 39,28 dollars (38 francs) à la mi-séance, bien loin du prix de 54,20 dollars (52 francs) proposé par le Sud-africain en avril. La faible ampleur de la baisse «reflète le scepticisme déjà profond des investisseurs quant à la finalisation de l'opération», estime Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.
Twitter estime que le nombre de faux comptes et de spams sur le réseau social représente moins de 5% de ses utilisateurs actifs quotidiens. Mais Musk affirme que la méthodologie employée par la plateforme n'est pas «adéquate» et qu'il doit mener sa «propre analyse». Il a «de façon répétée» demandé plus d'informations au réseau social, affirme la lettre.
Twitter a bien transmis un document le 1er juin mais uniquement pour proposer des détails supplémentaires sur sa méthodologie, y est-il ajouté. Or l'entrepreneur estime avoir besoin de plus d'informations pour préparer la transition et finaliser le financement de l'opération.
Après de précédentes critiques de Musk, le patron du réseau social Parag Agrawal s'était fendu mi-mai d'une longue explication sur les mesures prises pour lutter contre les spams et faux comptes.
Le dirigeant de l'oiseau bleu avait notamment indiqué que les chiffres de Twitter étaient «basés sur de multiples reproductions d'analyses humaines de comptes, qui sont sélectionnés de manière aléatoire».
Le fantasque entrepreneur avait répondu à ces explications par un émoji en forme de crotte:
Cette nouvelle péripétie dans l'opération de rachat de Twitter intervient après l'expiration, vendredi, du délai accordé aux autorités américaines de la concurrence pour lancer un examen approfondi de l'opération. Elles ne se sont pas saisies du dossier, laissant ainsi le champ libre à la poursuite de la finalisation de la transaction. (ats/jch)