Une nouvelle arme a fait son apparition en Ukraine ces derniers mois: les drones iraniens Shahed-136. Baptisés Geran-2 par les Russes, ces engins sont essentiellement des bombes volantes, que Moscou a utilisées à plusieurs reprises pour bombarder les villes ukrainiennes.
Selon des estimations américaines, la Russie en a reçu 1000 exemplaires à la fin du mois d'août. L'Iran serait sur le point de livrer environ 1000 armes supplémentaires à Moscou, rapportait récemment CNN. Des missiles balistiques à courte portée pourraient également faire partie de cette livraison. Ce serait une première, qui pourrait donner au Kremlin un coup de pouce substantiel sur le champ de bataille.
Le secrétaire du Conseil national de sécurité russe Nikolai Patrushev est, par ailleurs, arrivé à Téhéran, ce mardi, rapportent les médias d'Etat iraniens. Selon l'Institute for the Study of War, Patrushev est probablement chargé de discuter de la vente de missiles à la Russie.
L'Iran serait en mesure de produire jusqu'à 150 drones par mois. Pour ce faire, Téhéran a élargi sa production dans d'autres pays, affirme le Centre de la résistance nationale de l'Ukraine, un site internet créé par l'armée ukrainienne pour «soutenir et coordonner ceux qui luttent contre l'invasion russe». Plus spécifiquement:
D'après le Centre de la résistance nationale, l'Iran pourrait également implanter une usine en Biélorussie. L'armée ukrainienne avait affirmé fin octobre que des experts iraniens s'étaient rendus dans ce pays voisin pour entraîner les forces russes et coordonner le lancement des drones.
Les drones iraniens sont acheminés vers la Russie par avion et par bateau. Pour ce qui est du transport dans les airs, l'Iran utilise quatre compagnies aériennes, dont trois appartiennent à l'Etat, affirme le Centre de la résistance nationale. Ces dernières sont subordonnées à la direction politico-militaire iranienne.
Les routes maritimes passent par la mer Caspienne. Le transport serait effectué par des navires de l'Iranian Industrial Company, contrôlée par le Corps des gardiens de la révolution islamique (GRI), entre les villes de Bandar-e Anzali et Astrakhan, dans le Sud de la Russie.
Pas moins de 200 drones démontés devraient arriver en Russie par cette voie dans le courant du mois de novembre, affirmait récemment Kiev. Jusqu'à présent, l'armée ukrainienne a déclaré en avoir abattu plus de 300. (asi)