L'accusation a été glissée dimanche, au cours d'un entretien téléphonique entre le ministre russe de la Défense et plusieurs pays membres de l'Otan: selon Sergueï Choïgou, l'Ukraine se prépare à d'éventuelles provocations contre les forces russes en ayant recours à la «bombe sale», d'après un communiqué de ses services publié sur Telegram.
Lors de sa conversation avec son homologue français, le ministre des armées Sébastien Lecornu, Choïgou a également dénoncé la situation en Ukraine «qui a une tendance à une escalade incontrôlable».
Une allégation soutenue par le média d'Etat russe Ria Novosti, qui a évoqué le plan du «régime de Kiev»: une provocation à la bombe sale qui permettrait «d'accuser la Russie d'utiliser des armes de destruction massive sur le théâtre d'opérations ukrainien, et de lancer ainsi une puissante campagne anti-russe dans le monde».
Des accusations qui n'ont pas tardé à faire monter au créneau le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, sur les réseaux sociaux. «Les affabulations russes à propos de l'Ukraine qui se préparerait à utiliser une 'bombe sale' sont aussi absurdes qu'elles sont dangereuses», s'est-il défendu sur dimanche soir sur Twitter.
Russian lies about Ukraine allegedly planning to use a ‘dirty bomb’ are as absurd as they are dangerous. Firstly, Ukraine is a committed NPT member: we neither have any ‘dirty bombs’, nor plan to acquire any. Secondly, Russians often accuse others of what they plan themselves.
— Dmytro Kuleba (@DmytroKuleba) October 23, 2022
Dans la foulée, c'est au tour du président Volodymyr Zelensky de balayer les affirmations russes au cours de son allocation du soir. Selon lui, elles démontrent que la Russie prépare «une nouvelle étape dans l'escalade» et que le monde se doit d'y répondre «aussi durement que possible».
Les Etats-Unis n'ont pas manqué de réagir non plus dimanche soir : «les allégations clairement fausses du ministre Choïgou, selon qui, l’Ukraine se prépare à utiliser une bombe sale sur son propre territoire», a affirmé Adrienne Watson, la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, dans un communiqué.
«Le monde ne serait pas dupe en cas de tentative d’utiliser cette allégation comme prétexte à une escalade», a-t-elle prévenu. (mbr)