La contre-offensive de l'Ukraine a été lancée et l'armée ukrainienne a enregistré ses premiers succès militaires: dimanche, les forces armées ont annoncé la reprise de trois villages dans la région de Donetsk, dans l'est du pays, partiellement occupé par les Russes.
Les zones libérées sont, selon les informations, les localités de Blahodatne, Neskuchne et Makarivka. La dernière reconquête remontait à plusieurs mois.
Après la reprise de ces villages par les soldats ukrainiens, il est fort probable que les récits des habitants qui ont dû vivre sous l'occupation russe se fassent à nouveau entendre.
Depuis que le barrage de Kakhovka, détruit le 6 juin dernier, a cédé, les troupes ukrainiennes ont repris le contrôle. Une partie de poker menteur oppose les deux pays ennemis concernant l'explosion des installations, attribuée aux forces russes; les deux pays s'accusent mutuellement d'être derrière la catastrophe.
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Ces inondations représentent l'une des plus grandes crises humanitaires depuis le début de la guerre. Sur la rive gauche du fleuve Dniepr – donc en territoire occupé par la Russie –, les premières victimes ont déjà été signalées.
Une femme ukrainienne comment sur la chaîne d'information TSN, qui couvre actuellement la région. C'est le conseiller du ministre ukrainien de l'Intérieur, Anton Gerachtchenko, qui l'a postée sur Twitter, avec des sous-titres en anglais.
La femme raconte l'occupation depuis le 6 décembre. Elle fond en larmes à plusieurs reprises pendant qu'elle déroule son récit. «Nous réalisons seulement maintenant l'enfer auquel nous avons échappé», dit-elle en pleurant.
Depuis le jour où les forces russes ont occupé le village, décrit la femme dans cette séquence filmée, ils n'ont pas pu quitter leur propriété. «Ils ont vérifié nos documents, nous ont menacés et ainsi de suite». Un enfer quotidien que le couple a quitté. Elle et son mari ont pris la fuite.
Depuis les inondations, les témoignages sur la situation en territoire occupé se sont multipliés: les occupants russes ne fournissent pas d'aide aux personnes ne possédant pas de passeport russe. Il a également été rapporté que l'armée ukrainienne avait fourni de l'eau potable aux personnes qui s'étaient réfugiées sur leurs toits via des drones.
Dans la vidéo, l'Ukrainienne explique également que les occupants changeaient environ tous les 20 jours, selon un système de rotation. «Nous restions dans la maison, nous n'avions pas le droit de rejoindre la terre ferme». La femme âgée vivait sur une île. Son mari et une voisine avec son fils étaient les seuls à être encore sur place.
Mais bien qu'ils n'aient été autorisés à quitter ni l'île ni la maison, personne n'est venu leur apporter de la nourriture. «Nous n'avons pas mangé de pain depuis six mois. La nourriture que nous avions s'épuisait... Nous avons dû manger des racines.» Elle éclate à nouveau en sanglots et ne peut plus parler pendant un moment. Puis elle continue: «Grâce au fait que nous avions quelques animaux de ferme, nous avons tenu bon. Nous partagions notre nourriture avec nos voisins».
Pendant cette période, son mari et elle étaient sous le feu permanent des occupants. «Il nous est arrivé de devoir descendre à la cave sept fois en une nuit parce que nous étions bombardés – et c'était tout le temps le cas», souffle-t-elle en larmes.
Lorsque le printemps est arrivé, ils ont pu sortir de temps en temps quelques minutes pour voir le soleil. Il y a eu de moins en moins de tirs.
Traduit et adapté de l'allemand par Tanja Maeder