Les dirigeants de l'UE, réunis en sommet à Bruxelles, ont décidé «d'ouvrir des négociations d'adhésion avec l'Ukraine et la Moldavie», a annoncé le président du Conseil européen Charles Michel.
Cette décision, qui semblait pourtant hors d'atteinte en raison de l'opposition de la Hongrie, a aussitôt été saluée par Volodymyr Zelensky: «C'est une victoire pour l'Ukraine, pour toute l'Europe, une victoire qui motive, inspire et rend plus fort», a-t-il écrit sur X. Et d'ajouter:
This is a victory for Ukraine. A victory for all of Europe. A victory that motivates, inspires, and strengthens. https://t.co/zk44CeL5Ui
— Volodymyr Zelenskyy / Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) December 14, 2023
La décision a été prise sans aucune opposition de la part des dirigeants de l'UE, le premier ministre hongrois Viktor Orban ayant finalement choisi de ne pas participer au vote.
«Orban n'était pas dans la salle quand le texte a été adopté, c'était convenu avec lui», a expliqué à l'AFP un diplomate européen ayant requis l'anonymat. «C'est une solution pragmatique (...) Le signal politique est donné», a-t-il poursuivi.
Dans une vidéo publiée sur Facebook, le dirigeant nationaliste hongrois a souligné que la Hongrie ne voulait pas «partager la responsabilité» de ce choix «insensé» des 26 autres pays et «s'est donc abstenue».
Quelques heures plus tôt, M. Orban avait martelé son refus d'accepter que l'Ukraine ouvre des négociations en vue de rejoindre l'Union européenne.
Mais, en se retirant de la pièce au moment crucial, il a de facto refusé d'utiliser son droit de veto.
Le dirigeant nationaliste hongrois s'oppose aussi à un soutien budgétaire de 50 milliards d'euros pour l'Ukraine. Dans la nuit de jeudi à vendredi, il a refusé de lever son veto, enlisant ainsi les discussions.
Le président ukrainien attendait, tout comme des millions d'Ukrainiens, un signal d'encouragement des Européens, au moment où les signaux négatifs venus de Washington se multiplient.
Depuis des semaines les nuages s'accumulent au-dessus de l'Ukraine. Sa contre-offensive militaire n'a pas produit de percée décisive et l'aide occidentale, indispensable à l'effort de guerre, est bloquée.
Au moment même où débutait le sommet crucial de Bruxelles, Vladimir Poutine affichait par contraste sa confiance dans une victoire russe. «Pratiquement sur toute la longueur de la ligne de contact, nos forces armées améliorent leurs positions», a affirmé le président russe.
«Si Poutine gagne en Ukraine, il y a un risque réel que son agression ne s'arrête pas là», avait averti de son côté le secrétaire général de l'Alliance atlantique Jens Stoltenberg, à l'unisson de plusieurs dirigeants européens.
La présidente moldave Maia Sandu s'est elle aussi félicitée de la décision des 27.
«C'est une victoire pour nous tous (...), une nouvelle page de notre histoire. Il y a deux ans, personne n'aurait imaginé» un tel scénario, a-t-elle réagi sur Facebook, alors que cette ex-République soviétique s'est résolument tournée vers l'UE depuis son élection fin 2020.
L'UE a également décidé d'accorder le statut de pays candidat à la Géorgie et d'ouvrir, sous conditions, des négociations d'adhésion avec la Bosnie-Herzégovine.
La présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, a immédiatement salué une «immense étape». (ats/asi)