Ces derniers jours, les troupes ukrainiennes ont repris le contrôle de plusieurs milliers de kilomètres carrés de territoire au cours d'une contre-offensive aussi efficace qu'inattendue. Le retrait des forces russes, parfois chaotique et désordonné, n'a pas suscité que de la joie: une importante fosse commune a été découverte près de la ville d'Izioum, fraîchement libérée. Voici ce que l'on sait.
La fosse commune se trouve dans une forêt près de la ville d'Izioum, reprise par l'armée ukrainienne la semaine dernière. Le conseiller de la présidence Mykhaïlo Podoliak a parlé de quelque «quatre cent cinquante tombes». «Ce n'est qu'un seul des sites d'enterrements massifs découverts» dans la région, a-t-il ajouté.
Si ces affirmations sont confirmées, il s'agirait de l'une des plus grandes fosses communes découvertes en Europe depuis la guerre des Balkans, estime Reuters.
Des journalistes de l'Associated Press sur place rapportent que «des soldats et des centaines de civils non identifiés» sont enterrés dans la forêt. Un panneau indique par exemple que 17 militaires sont ensevelis dans une fosse, qui est entourée par «des centaines de tombes individuelles». Des habitants d'Izioum ont confirmé à l'Associated Press que les morts étaient inhumés dans la forêt.
Un responsable de la police régionale, Serguiï Botvinov, a de son côté indiqué à la chaîne de télévision Sky News que certains défunts avaient été tués par balles, tandis que d'autres sont morts dans des bombardements.
Mass graves are being discovered in Izyum after liberation from the russcists. The current largest burial sights has 440 unmarked graves.@ZelenskyyUa : "The necessary procedural actions have already begun there. More information - clear, verified - should be available tomorrow." pic.twitter.com/IipipvFJpb
— Defense of Ukraine (@DefenceU) September 15, 2022
En outre, «beaucoup de personnes» seraient mortes de faim. «Cette partie de la ville était isolée, sans ravitaillement. Les gens étaient bloqués, rien ne marchait», a affirmé Oleg Kotenko, responsable gouvernemental pour la recherche des personnes disparues.
Pour les autorités ukrainiennes, cela ne fait pas de doute: la responsabilité incombe aux troupes d'occupation russes. «Pendant des mois, la terreur, la violence, la torture et les meurtres de masse ont régné en maître dans les territoires occupés» a affirmé Mykhaïlo Podoliak.
Selon Oleg Kotenko, les tombes sur ce site ont été creusées pendant les combats lors de la prise de la ville par les forces russes en mars et durant l'occupation russe.
Le président Volodymyr Zelensky, qui a visité la ville jeudi, a parlé de la découverte d'une «fosse commune» à Izioum, sans donner d'autres détails dans un premier temps. Il a ensuite déclaré dans une allocution vidéo:
Les forces russes ont été accusées par l'Ukraine de nombreuses exactions dans les territoires qu'elles occupent, notamment à Boutcha, ville en périphérie de Kiev d'où elles se sont retirées fin mars et où avaient été découverts des cadavres de civils exécutés.
458 corps au total ont été retrouvés à Boutcha et dans ses environs. Parmi eux, 419 ont été abattus, torturés ou battus à mort. De nombreuses dépouilles ont été brûlées par les Russes, probablement pour dissimuler les traces de torture.
Volodymyr Zelensky a en effet comparé la fosse commune trouvée à Izioum avec les événements de Boutcha. La Russie nie avoir commis ces exactions. (asi)