Les combattants ukrainiens, qui se sont retranchés dans l'usine à Marioupol, refusent de se rendre et réclament de la communauté internationale des «garanties de sécurité».
«Je considère que l'assaut proposé de la zone industrielle n'est pas approprié. J'ordonne de l'annuler», a déclaré Poutine lors d'une rencontre avec son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, diffusée à la télévision russe.
Le président russe a néanmoins confirmé vouloir bloquer la zone afin d'empêcher un quelconque passage. Après plusieurs ultimatums de l'armée russe, Poutine a également appelé les combattants à la reddition, en promettant «la vie sauve» et un traitement digne aux Ukrainiens.
Plus de 20 000 personnes seraient mortes à Marioupol, selon les autorités locales. Les combats, mais aussi l'absence de nourriture, d'eau et d'électricité, en seraient la cause. Toutefois, quatre bus ont réussi à évacuer des civils de Marioupol, a indiqué jeudi la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.
Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a déclaré que «toute la responsabilité de la situation humanitaire difficile» à Marioupol revenait aux forces ukrainiennes qui utiliseraient des civils comme «bouclier humain» et refusent d'emprunter les couloirs humanitaires ouverts par l'armée russe. L'armée séparatiste de Donetsk, elle, a affirmé qu'un quartier situé près de l'usine Azovstal avait été évacué mercredi via des couloirs humanitaires.
Plusieurs corps de civils ont été retrouvés mercredi à Borodianka, près de Kiev. Certains présentaient même des «signes de torture» d'après l'enquête de la police de la capitale ukrainienne dans la nuit de mercredi à jeudi.
«1020 corps de civils, uniquement de civils, sont (dans les morgues) de l'ensemble de la région de Kiev», a déclaré la vice-première ministre ukrainienne, Olga Stefanishyna, à l'AFP dans la ville de Borodianka.
Des centaines de corps de civils ont été retrouvés par les autorités ukrainiennes qui dénoncent, avec les Occidentaux, des «crimes de guerre» des soldats russes qui occupaient la ville. Une accusation formellement rejetée par la Russie.
Le premier ministre espagnol Pedro Sánchez et son homologue danoise Mette Frederiksen, sont arrivés jeudi matin à Kiev où ils doivent tous deux rencontrer le président Zelensky. Sánchez souhaite lui transmettre «l'engagement sans faille, clair de l'Union européenne» et de l'Espagne «pour la paix».
La chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien, Lioudmyla Denissova, a reproché mercredi au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de ne pas coopérer avec son pays sur le sort de réfugiés ukrainiens.
Interrogé par l'AFP, le CICR a «fermement rejeté ces fausses accusations» en assurant une nouvelle fois ne pas «effectuer d'évacuations forcées» et en rappelant que l'organisation avait «facilité le passage volontaire de civils et de blessés en toute sécurité vers d'autres villes ukrainiennes».