Dans son intervention quotidienne sur internet, le président Volodymyr Zelensky a affirmé que ses forces avaient repris à l'armée russe la ville de Balaklia, dans la région de Kharkiv (Est).
Le dirigeant ukrainien a diffusé une vidéo montrant des soldats ukrainiens marchant dans cette ville de 27 000 habitants, conquise par l'armée russe début mars.
Alors que les troupes ukrainiennes mènent depuis la semaine dernière une contre-offensive, notamment pour reprendre la région occupée de Kherson (sud), l'état-major avait plus tôt dans la journée revendiqué une série de succès.
Dans la région de Kharkiv, frontalière de la Russie dans le nord-est, les forces ukrainiennes affirment avoir percé les défenses russes sur 50 kilomètres de profondeur.
Dans le Donbass, bassin minier de l'est de l'Ukraine où les combats les plus violents de la guerre s'étaient déroulés ces derniers mois, Kiev dit avoir avancé de 2 à 3 kilomètres près de Kramatorsk et de Sloviansk et repris le village d'Ozerné.
Ces gains, qui ne peuvent pas être vérifiés de source indépendante dans l'immédiat, seraient les plus importants pour l'Ukraine depuis le retrait des troupes russes des environs de Kiev fin mars. Ils ont été annoncés au moment où le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken effectue une visite surprise à Kiev, sa deuxième depuis le début de l'invasion, avec la promesse d'une nouvelle tranche d'aide.
La progression de la contre-offensive ukrainienne est «régulière», s'est félicité aussi le chef d'état-major américain, Mark Milley, à l'issue d'une réunion des alliés de l'Ukraine organisée sur la base américaine de Ramstein (Allemagne) et destinée à coordonner l'aide militaire à Kiev.
La Russie, elle, n'a pas commenté.
Après s'être entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le ministre des Affaires étrangères Dmytro Kouleba, Blinken a promis le soutien des Etats-Unis «jusqu'à ce que l'agression (russe) cesse et que l'Ukraine soit totalement souveraine».
Ce que nous voyons, c'est le prix que la Russie a à payer, qui est déjà extraordinaire, et qui va être de plus en plus lourd, a abondé le diplomate américain, venu pour discuter d'une nouvelle tranche de 2,8 milliards de dollars pour Kiev et 18 pays de la région.
Dans cette somme, 675 millions iront directement à Kiev sous forme de livraisons d'armements, de munitions et de systèmes d'artillerie HIMARS qui ont déjà permis à Kiev de frapper les lignes d'approvisionnement russes.
Les 2,2 milliards restants seront versés en tant que prêts et subsides à l'Ukraine et aux pays se sentant menacés par la Russie, pour l'achat d'armes américaines. Cette nouvelle tranche fixe à 15,2 milliards de dollars le montant total de l'aide américaine à l'Ukraine depuis février.
A Kiev, Blinken avait commencé par visiter un hôpital traitant des enfants victimes de la guerre, en compagnie de son homologue ukrainien. «J'ai ramené des amis», a-t-il dit aux jeunes patients, leur amenant des peluches.
Quelques heures avant l'arrivée de Blinken à Kiev, le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin s'était félicité du «succès manifeste» des forces ukrainiennes. A Ramstein, il a participé à une réunion avec les représentants de plus de 40 pays et le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, consacrée aux défis posés par les livraisons d'armes, cruciales pour l'Ukraine.
Le général Milley a relevé que Kiev utilisait un nombre «significatif» de munitions, un facteur que ses alliés doivent prendre en compte. Il a cependant refusé une nouvelle fois de livrer des ATACMS, missiles tactiques capables de frapper à 300 kilomètres de distance, réclamé par Kiev.
Parmi les nouvelles promesses faites à l'Ukraine, la Norvège a offert 160 missiles Hellfire et de l'équipement de vision de nuit, l'Allemagne a fourni des équipements pour l'hiver et les Pays-Bas une formation sur le déminage. (ats/jch)