Le nouvel homme fort de Slovaquie, Robert Fico, a mis ses menaces à exécution: ce jeudi, il a annoncé que son pays allait arrêter de livrer des armes à Kiev.
«Nous considérons l'aide à l'Ukraine uniquement comme une aide humanitaire et civile, nous ne fournirons plus d'armes à l'Ukraine», a déclaré Fico au lendemain de sa nomination à la tête du gouvernement. Et d'ajouter:
Après la victoire aux législatives, le 11 octobre, Robert Fico avait déclaré que les Slovaques avaient «des problèmes plus importants que l'Ukraine» et appelé à des pourparlers de paix, car «de nouvelles tueries n'aideront personne».
Pourtant, jusqu'à présent, la Slovaquie a apporté un fort soutien à l'Ukraine. Bratislava a notamment livré à Kiev:
La Slovaquie a, en outre, fourni de nombreux missiles et a réparé les armements utilisés par les soldats ukrainiens.
Selon le Kiel Institute, la valeur totale d'aide annoncée, principalement militaire, s'élevait au 31 juillet à 680 millions d'euros (643 millions de francs). La Slovaquie compte parmi les pays qui ont effectué le plus gros effort rapporté à son PIB (0,65%), derrière la Norvège, les pays baltes, le Danemark et la Pologne.
La décision du Premier ministre slovaque est, surtout, très importante sur le plan symbolique. Il s'agit en effet du premier revirement de ce genre de la part des alliés occidentaux de l'Ukraine.
Selon Branislav Kovacik, politologue à l'université Matej Bel, le matériel que pourrait fournir la Slovaquie ne manquera pas à l'Ukraine, «mais cette position a une valeur symbolique importante», a-t-il ajouté.
La Slovaquie est l'un des pays les plus pro-russes de l'Union européenne, selon le groupe de réflexion Globsec, basé à Bratislava. Seuls 40% de ses habitants considèrent que la Russie est responsable de la guerre, contre 85% en Pologne et 71% en République tchèque.
La Pologne, un autre partenaire important de l'Ukraine, a récemment annoncé l'arrêt de fournitures des armes à Kiev. Cette décision avait été prise en réaction à des déclarations du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui avait dénoncé le fait que «certains pays feignent la solidarité avec l'Ukraine en soutenant indirectement la Russie».
Les relations entre les deux pays s'étaient considérablement refroidies suite au conflit sur les céréales ukrainiennes.
Pourtant, la décision de la Pologne pourrait être révisée, suite à la défaite des populistes nationalistes aux législatives d'octobre. (ats/asi)