La Norvège craint d'être l'une des premières cibles de la Russie en cas d'extension de la guerre en Ukraine. Dans une analyse des services de renseignement sur les risques géopolitiques du pays, Moscou est considérée comme la plus grande menace. Et la flotte russe du Nord y joue un rôle particulier.
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Un port important de la flotte du Nord se trouve à Zapadnaïa Litsa, sur la péninsule de Kola. A la frontière norvégienne, de nouveaux sous-marins de la classe Borei y seraient apparemment stationnés. La Norvège s'attend ainsi à ce que la Russie continue à effectuer des exercices et des patrouilles dans la mer de Barents, située au nord de la Norvège et de la Russie occidentale.
En décembre, le sixième sous-marin Borei, le «Generalissimo Suvorov», a été remis à la marine à Severodvinsk avec la présence du président Vladimir Poutine et son ministre de la Défense Sergueï Choïgou. Le même jour, le «Imperator Aleksandr III» a été lancé et baptisé.
***Submarine Cutaway of the Day***
— H I Sutton (@CovertShores) January 7, 2023
Here -> https://t.co/TOWl8VZfzx#Russia’s Borei class ballistic missile submarine, now the backbone of their modernized at-sea nuclear deterrent. Large, quiet and heavily armed boats. pic.twitter.com/g11NR4m600
Des armes nucléaires sont stationnées sur les sous-marins et autres navires non loin de la frontière norvégienne, un élément important de la stratégie nucléaire russe. Selon le rapport, leur importance pourrait augmenter si les armes conventionnelles de la Russie continuaient à être réduites.
Selon ce rapport, les forces navales du nord de la Russie n'ont guère été touchées par la guerre d'Ukraine et sont en grande partie opérationnelles. Seuls quelques navires ont été envoyés en mer Noire pour apporter leur soutien, mais des soldats ont été retirés.
Ce rôle devient d'autant plus important que la Russie est confrontée à des défis économiques majeurs dans la reconstruction de sa puissance militaire conventionnelle. «Cela abaisse le seuil de l'escalade nucléaire – même dans les régions norvégiennes proches», peut-on lire dans l'analyse en question.
La Russie est actuellement considérée comme «imprévisible», et une Russie instable signifie également que les processus de décision russes concernant la Norvège et les régions norvégiennes voisines deviennent «moins prévisibles». La Norvège est plutôt considérée par Moscou comme «une partie d'un collectif occidental et agressif», plutôt que comme un pays voisin dont les intérêts se chevauchent avec ceux de la Russie, selon les estimations d'Oslo.
Les services secrets norvégiens estiment qu'il faudra entre cinq et dix ans à la Russie pour ramener son arsenal conventionnel à son niveau d'avant la guerre en Ukraine. La doctrine de Moscou reste, cependant, celle de l'attaque surprise et, en raison des missiles supersoniques et hypersoniques développés par la Russie, le délai de préalerte est très court.
Enfin, les analystes scandinaves s'attendent également à des actes de sabotage. La possible adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan rapproche encore plus l'alliance de défense de la frontière russe. A l'avenir, l'Otan et la Russie partageront environ 2600 kilomètres de frontières.