Les référendums ont été organisés dans quatre régions ukrainiennes: les deux républiques séparatistes de Lougansk et Donetsk, ainsi que les régions de Kherson et Zaporijia, en partie occupées par les forces russes depuis le début de l'invasion.
Collées les unes aux autres, ces régions occupent une large portion du sud-est du pays. Cela représente plus de 106 000 km2, soit environ 17% de la surface de l'Ukraine.
Les référendums portent sur l'appartenance des régions concernées à la Fédération de Russie.
Les votes ont débuté vendredi à 06h00 (heure suisse) et doivent se tenir jusqu'au 27 septembre. Le scrutin fait l'objet de préparatifs depuis plusieurs mois, mais le calendrier semble s'être accéléré avec la contre-offensive ukrainienne qui a forcé l'armée russe à la retraite dans le nord-est du pays.
Alors que les combats font toujours rage, l'instance électorale des séparatistes de Donetsk a indiqué que, «par souci de sécurité», le scrutin serait organisé essentiellement en porte-à-porte durant quatre jours, les bureaux de vote n'ouvrant «que le dernier jour», soit le 27 septembre.
Ainsi, 450 et 461 bureaux de vote seront ouverts respectivement dans la région de Donetsk et de Lougansk, à l'est. Zaporijia en comptera 394 et la région de Kherson dans le sud, 198.
Plusieurs bureaux de vote ont également ouvert en Russie pour permettre le vote des «réfugiés» qui ont fui les combats, selon les agences de presse russes.
Ce scénario rappelle fortement la situation de 2014. Suite aux manifestations en Ukraine, la Crimée avait organisé un référendum pour légitimer son annexion à la Russie. Dans la foulée, les républiques de Donetsk et Lougansk avaient organisé un vote similaire, mais pour déclarer leur indépendance.
Même si l'annexion de ces quatre zones n'est pas reconnue par la communauté internationale, elle marquera un tournant dans l'offensive que mène la Russie en Ukraine depuis le 24 février.
Si le résultat de ces référendums ne fait aucun doute, ils annoncent en tout cas une escalade du conflit, Moscou allant jusqu'à agiter la menace de frappes nucléaires pour défendre ce qu'elle considère comme étant «son» territoire.
Sans surprise, l'annonce de la tenue de ces référendums a suscité des réactions diamétralement opposées. Côté russe, les futurs votes ont été très positivement salués. Mercredi, le président Vladimir Poutine a déclaré:
Le président de la chambre basse du Parlement russe (Douma), Viatcheslav Volodine, a exhorté vendredi ses «compatriotes» - les prorusses d'Ukraine - à «faire le choix d'intégrer la Russie». «Nous vous soutiendrons», a-t-il déclaré.
«La tenue de ce référendum est une étape historique. Nous rentrons à la maison!», a déclaré le dirigeant de la région séparatiste prorusse de Donetsk, Denis Pouchiline, dans une vidéo publiée vendredi matin sur Telegram.
Inversement, les scrutins ont été vivement dénoncés par le gouvernement ukrainien et ses soutiens occidentaux, qui accusent Moscou de faire main basse sur des pans entiers de territoire.
Même la Chine, proche de Moscou, a semblé prendre ses distances après l'annonce de référendums, appelant au respect de l'intégrité territoriale des Etats. (asi/ats)