Voici les derniers développements vendredi, au huitième jour de la guerre entre l'Iran et Israël, marqué par de nouveaux bombardements des deux côtés et par une réunion diplomatique prévue à Genève:
Les sirènes d'alerte aérienne ont retenti tôt vendredi dans plusieurs régions d'Israël à la suite de tirs de missiles iraniens, l'alerte étant levée quelques instants plus tard. Les alertes concernaient notamment le sud du pays, selon Le Commandement du front intérieur (Défense passive).
Un immeuble d'habitation a été touché, a indiqué la police dans un communiqué accompagné de photos montrant sa façade éventrée, sans en préciser la localisation exacte. Un drone lancé depuis l'Iran a aussi été intercepté dans la région de Haïfa, dans le nord d'Israël, selon l'armée.
L'armée israélienne a dit avoir bombardé des dizaines de cibles à Téhéran dans la nuit, notamment ce qu'elle a qualifié de «centre de recherche et développement du projet d'armes nucléaires iranien».
«L'armée a mené une série de frappes au coeur de Téhéran : des dizaines de cibles ont été touchées, notamment des sites de production de missiles militaires ainsi que le siège du SPND, l'organisation chargée de la recherche et du développement du programme nucléaire militaire iranien», affirme un communiqué militaire.
L'Iran a démenti avoir délibérément visé jeudi l'hôpital Soroka de la ville de Beersheva, dans le sud d'Israël, atteint par un missile qui a fait d'énormes dégâts et une quarantaine de blessés.
«Les mesures d'autodéfense de l'Iran sont précises et totalement en ligne avec la loi internationale, et ne cible que les infrastructures qui participent directement ou soutiennent l'agression illégale» d'Israël, a affirmé la représentation iranienne à l'ONU, citée par l'agence de presse Mehr.
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Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient assuré jeudi que la frappe visait «le centre de commandement et de renseignement» israélien, situé près de l'hôpital.
Une «fenêtre existe» pour «parvenir à une solution diplomatique» avec l'Iran, a estimé jeudi le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy après une rencontre à la Maison Blanche avec son homologue américain Marco Rubio.
Lammy a confirmé sa participation vendredi à Genève avec ses homologues allemand et français à une réunion avec le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi. La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, sera également présente. Ils «rencontreront leur homologue iranien (...) afin d'appeler au retour à la voie diplomatique et de poursuivre les négociations sur le programme nucléaire iranien», selon le ministère français des Affaires étrangères.
Le Conseil de sécurité de l'ONU tient pour sa part une nouvelle réunion vendredi sur l'escalade du conflit. Après une première réunion d'urgence la semaine dernière, cette nouvelle session, prévue vendredi à 10h00, a été demandée par l'Iran, requête soutenue par la Russie, la Chine et le Pakistan, a précisé une source diplomatique.
Donald Trump prendra une décision sur une éventuelle intervention américaine en Iran «au cours des deux prochaines semaines», estimant «substantielle» la possibilité de négociations avec Téhéran, selon la Maison Blanche.
«Compte tenu du fait qu'il y a une possibilité substantielle de négociations éventuelles avec l'Iran dans le futur proche, je prendrai ma décision sur le fait d'y aller ou non au cours des deux prochaines semaines», a fait savoir jeudi soir le président américain.
L'Iran a nommé un nouveau chef du renseignement des Gardiens de la Révolution, le général de brigade Majid Khadami, en remplacement de Mohammad Kazemi, tué dimanche par une frappe israélienne, selon l'agence officielle Irna.
Les frappes israéliennes depuis le 13 juin ont décapité la structure militaire iranienne en tuant plusieurs de ses plus hauts responsables dont le chef des Gardiens, Hossein Salami, et le chef d'état-major, Mohammad Bagheri.
Les autorités iraniennes ont également imposé une coupure totale d'internet depuis 24 heures, a indiqué jeudi soir l'organisme de surveillance NetBlocks à Londres. C'est la coupure la plus longue depuis novembre 2019, quand le pays était en proie à des manifestations sociales violemment réprimées par le pouvoir iranien.
Plusieurs dizaines d'avions militaires ont été retirés du tarmac de la base américaine d'Al Udeid, au Qatar, l'une des plus grandes du Moyen-Orient, selon selon des images satellites de Planet Labs PBC prises entre le 5 juin et vendredi, et analysées par l'AFP.
Ce retrait protégerait le matériel d'éventuelles frappes de Téhéran si Washington intervenait dans la guerre, selon des experts. (jzs/ats)