Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté mardi soir ses compatriotes à «tenir le coup» dans le Donbass. De cette région de l'est de l'Ukraine «vitale» dépendra la suite de la guerre menée par la Russie, a-t-il lancé.
Avant une éventuelle visite du chancelier allemand Olaf Scholz (SPD) à Kiev, le président ukrainien demande un soutien clair de l'Allemagne. Selon lui, Berlin ne doit pas tenter de faire le grand écart entre l'Ukraine et les relations avec la Russie:
Le chancelier allemand, le président français Emmanuel Macron, arrivé mardi soir en Roumanie, et le chef du gouvernement italien Mario Draghi pourraient se rendre en Ukraine en milieu de semaine. Mais aucune date officielle n'a encore été annoncée.
Appelant les Ukrainiens à y cesser leur «résistance absurde», la Russie a, elle, proposé mardi d'instaurer un «couloir humanitaire» pendant une douzaine d'heures mercredi, afin de garantir «l'évacuation en toute sûreté de l'ensemble des civils, sans exception», réfugiés dans une la vaste usine chimique Azot de Severodonetsk, emblématique de cette ville industrielle.
Selon le chef de l'administration de Severodonetsk, Oleksandr Striouk, «540 à 560 personnes» sont réfugiées dans les souterrains de l'usine, rappelant la situation de l'aciérie Azovstal, qui fut des semaines durant la dernière poche de résistance ukrainienne du port de Marioupol, sur la mer d'Azov.
Kiev a indiqué avoir reçu mardi les corps de 64 soldats ukrainiens morts en défendant l'aciérie d'Azovstal, dans le cadre d'un échange de dépouilles avec Moscou, mais n'avait pas réagi dans la soirée à la proposition russe concernant Severodonetsk.
Selon l'ONG Norwegian Refugee Council, quelque 500 civils sont réfugiés dans l'usine Azot, «presque entièrement coupés de tout ravitaillement».
Les responsables ukrainiens démentent cependant tout encerclement de leurs forces à ce stade:
Selon une journaliste de l'AFP sur place, les routes entre Kramatorsk et Lyssytchansk sont utilisées pour acheminer des armes, notamment des lance-roquettes multiples Grad et des canons d'artillerie, pendant que des véhicules spéciaux transportent des chars devant être réparés.
Pour freiner l'avancée russe, Kiev ne cesse de réclamer des armes aux Occidentaux:
«Oui, l'Ukraine devrait avoir plus d'armes lourdes», lui a répondu mardi soir le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, à la veille d'une réunion à Bruxelles du groupe de contact pour l'Ukraine autour du secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, pour discuter d'une éventuelle accélération des livraisons d'armes occidentales.
Le haut-responsable a ajouté que l'OTAN avait commencé à «intensifier» ses livraisons d'armes à Kiev, notant que les Ukrainiens «dépendent absolument de [ces livraisons] pour faire face à l'agression brutale de la Russie».
Washington a commencé à livrer à Kiev de l'équipement lourd, dont des obusiers dans un premier temps, puis des équipements de pointe comme des lance-roquettes multiples montés sur camion («Himars») et des pièces d'artillerie de haute précision et d'une portée légèrement supérieure à celles de l'armée russe. (ats/jch)