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Corruption: Zelensky et l'Ukraine risquent gros avec ce scandale

Le scandale de corruption en Ukraine éclate au pire moment pour l’Europe

L'UE débat sur la manière de réunir encore plusieurs milliards d'euros pour aider l'Ukraine d'ici la fin de l'année. Mais le scandale de corruption qui éclabousse le secteur énergétique ukrainien arrive au pire moment. Une perte de confiance menace.
14.11.2025, 11:5914.11.2025, 11:59
epa12478878 Ukraine's President Volodymyr Zelensky during a 'Coalition of the Willing' meeting in London, Britain, on 24 October 2025. The 'Coalition of the Willing' meeting o ...
Un nouveau scandale de corruption secoue l'Ukraine et inquiète ses partenaires.Keystone
Remo Hess, Bruxelles / ch media

En Europe, l'économie patine et les caisses des Etats sont vides. Le récent scandale de corruption au sein de l'entourage proche de Volodymyr Zelensky, à Kiev suscite donc une agitation d'autant plus marquée. Surtout alors que l'on met tout en œuvre pour garantir le soutien financier à l'Ukraine pour l'année à venir.

Le chancelier allemand Friedrich Merz a envoyé un double message jeudi. Après un entretien téléphonique avec Zelensky, il a publiquement soutenu ce dernier sur X. Mais il a également exigé la poursuite des mesures anti-corruption et des réformes. Le dirigeant ukrainien a, lui, déclaré apprécier les conseils de Berlin. Il a assuré que son pays «ferait tout ce qui est nécessaire pour renforcer la confiance de ses alliés».

La confiance: véritable mot d'ordre du moment. En Ukraine, la population craint que ce scandale de corruption ait durablement terni la réputation nationale. Et qu'il se répercute sur le soutien des Etats européens. Et ce, alors que ce soutien demeure plus que jamais nécessaire. Non seulement en raison des difficultés sur le front, mais aussi des finances publiques désastreuses.

Kiev doit trouver 50 milliards de francs suisses d'ici 2027 pour combler le trou dans le budget civil. Si l'Ukraine échoue, elle ne pourra plus payer les retraites et les salaires des fonctionnaires. Elle risque déjà d'être à sec en février.

A cela s'ajoutent les milliards d'aide militaire et de prêts accordés par l'Occident, par exemple pour l'industrie des drones, sur laquelle compte le pays attaqué.

Lors de la réunion des ministres européens de l'Economie et des Finances, jeudi à Bruxelles, on a tenté de calmer le jeu. Il ne fait «aucun doute» que l'UE maintiendra son soutien, a déclaré la Danoise, Stephanie Lose. En effet, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé le même jour un nouveau plan d'aide de près de six milliards d'euros.

Le scandale de corruption et la situation politique à Kiev ont néanmoins dominé les discussions. Le ministre lituanien des Finances a résumé le plus honnêtement: la confiance est-elle ébranlée? «Peut-être», a répondu Kristupas Vaitiekunas. Avant d'ajouter:

«Mais quelles autres options avons-nous?»

Le principe: l'Ukraine ne se bat pas seulement pour sa propre liberté, mais aussi pour celle des autres pays européens. Il faut donc continuer à la soutenir, quoi qu'il se passe.

Le fonds souverain norvégien suscite la convoitise

Les Etats européens tentent, pour l'heure, de réunir les fonds nécessaires pour financer les besoins de l'Ukraine pour 2026. Et un protagoniste retient particulièrement l'attention: Jens Stoltenberg, secrétaire général de longue date de l'Otan et, depuis février dernier, ministre des Finances de son pays natal, la Norvège.

Lors de la réunion des ministres de l'Economie et des Finances, il n'était présent qu'en tant qu'observateur, représentant un pays non membre de l'UE. Néanmoins, tout le monde voulait l'entendre sur une nouveauté particulièrement séduisante: puiser dans l'énorme fonds souverain norvégien alimenté par les recettes du gaz et du pétrole. Il dépasse désormais les 1700 milliards d'euros.

La proposition ne doit pas venir de l'Union, mais de la Norvège elle-même. Des professeurs d'économie affirment que celle-ci en a «l'obligation morale». Depuis le début de la guerre, les recettes norvégiennes provenant des ventes de matières premières ne cessent d'augmenter. Le commerce du gaz à lui seul a généré plus de 100 milliards d'euros de recettes supplémentaires. Une partie de cette manne pourrait désormais servir à garantir les avoirs de la banque centrale russe, quelque 140 milliards d'euros, si l'UE décidait de les saisir.

Mais Stoltenberg a rejeté cette idée. Oslo préfère soutenir directement l'Ukraine. L'aide bilatérale a été portée à 7,3 milliards d'euros cette année. Et cela restera ainsi.

Unique certitude: le premier ministre hongrois, Viktor Orbán ne déboursera plus un seul centime à l'avenir.

Un «réseau mafieux» mené par Zelensky a été découvert, a-t-il réagi sur X après l'éclatement du scandale à Kiev. Il somme l'UE d'enfin reconnaître comment son argent est réellement dépensé en Ukraine. En Allemagne, l'AfD applaudit cette déclaration. La présidente de la formation, Alice Weidel a immédiatement repris la position d'Orbán.

Traduit et adapté par Valentine Zenker

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