Quelques jours seulement après le début de la deuxième contre-offensive ukrainienne, Kiev a subi de lourdes pertes sur le champ de bataille. Près de la ville de Mala Tokmatchka, dans le sud de l'Ukraine, les troupes ukrainiennes ont tenté de progresser vers le sud, mais elles ont échoué face à des tirs d'artillerie lourde et se sont retrouvées piégées dans un champ de mines.
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A cet endroit, on savait déjà que l'armée avait perdu plusieurs véhicules militaires à la mi-juin. Des photos prises par un photographe local et publiées sur le canal Telegram du blog militaire btvt.info montrent que l'ampleur des pertes est encore plus élevée que les chiffres estimés.
Jusqu'à 25 chars et autres véhicules ont été détruits en quelques minutes par des explosions de mines et des attaques aériennes de drones lors de la traversée du champ de mines. Cela concerne 17 véhicules de troupes de type M-2, quatre chars Leopard 2A6, trois véhicules de déminage de modèle Leopard 2R et un char de génie de type Wisent. Selon les informations du magazine économique Forbes, Kiev a perdu la capacité de combat d'un bataillon entier.
L'Ukraine a perdu dans ce seul incident un cinquième de ses 21 chars de combat allemands au total, un cinquième de ses véhicules blindés de combat d'infanterie américains et la moitié de ses véhicules de déminage finlandais.
De longues discussions entre les alliés occidentaux de l'Ukraine sur l'ampleur des livraisons de chars et d'armes avaient retardé le début de la contre-offensive ukrainienne. Les troupes russes ont profité de ce temps pour mettre en place des structures défensives massives le long du front, notamment des champs de mines, des barrages antichars et des kilomètres de tranchées.
La plateforme OSINT Oryx, qui documente toutes les pertes subies par l'armée ukrainienne depuis le début de la guerre à l'aide de photos géolocalisées, compte désormais 2476 véhicules militaires détruits. Par ailleurs, 243 véhicules auraient été endommagés, ainsi que 135 abandonnés et 914 capturés par les soldats russes.
Helmut Ganser, général de brigade allemand à la retraite, attribue les pertes élevées à des «erreurs tactiques» de l'Ukraine. Dans un entretien avec l'hebdomadaire Die Zeit, il a par exemple cité l'absence de protection des troupes de combat. Selon lui, des systèmes de défense antiaérienne mobiles comme le Guépard auraient permis de repousser les attaques de drones depuis les airs.
Helmut Ganser estime que le ralentissement actuel de la contre-attaque de l'armée ukrainienne indique une amélioration de la tactique de Kiev. (cry)