Les slogans sont parfois crus, et parfois hautement personnels. «La lutte contre le fascisme est un travail à plein temps», peut-on lire sur un obus d'artillerie lourde des forces armées ukrainiennes. «Bouffe ça et crève, fils de pute», sur un autre. «Je t'aime, Vinny», dit le message sur un troisième obus.
Le point commun de ces messages? Ils ont été créés via un site internet ukrainien, le bien nommé signmyrocket.com. Contre le paiement de quelques centaines de dollars, des personnes du monde entier peuvent apposer un message personnel sur un obus d'artillerie ukrainien. En échange, les soldats sur le terrain prennent une photo souvenir ou filment une vidéo que les fiers donateurs peuvent ensuite publier en ligne.
Plus de 250 000 dollars ont déjà été récoltés de cette manière par une organisation d'utilité publique, peut-on lire sur le site internet. L'argent permet de soutenir les forces armées ukrainiennes, qui sont engagées depuis six mois dans une lutte défensive contre les envahisseurs russes. Ainsi, avec cet argent, des équipements, de la nourriture et des médicaments leur sont fournis.
L'idée de cette action de collecte de fonds est venue il y a quelques mois à Anton Sokolenko, 21 ans, le cerveau derrière signmyrocket.com.
Avec ses deux collègues Ivan Kolesnik et Kyrill Jakovlew, il a créé un site internet permettant aux personnes extérieures à l'Ukraine de faire des dons et «d'exprimer leur haine des Russes».
A nice and pleasant surprise. Thank you to @SignMyRocket for allowing me to send my regards. #nafo pic.twitter.com/9RgwEI6AV5
— Adam Kinzinger🇺🇦🇺🇸✌️ (@AdamKinzinger) August 20, 2022
Parmi les donateurs se trouve un enseignant suisse. Interrogé anonymement, l'homme explique qu'il a appris l'existence de cette action via la plateforme internet Reddit. «J'ai trouvé que c'était une idée amusante» pour soutenir l'Ukraine. Et il l'assure:
Sur le premier obus d'artillerie qu'il a financé, l'enseignant a fait inscrire le message suivant: «Switzerland says hell to the ruZZian untermenschen», le mot «hell» (en français: enfer) étant une faute d'orthographe. Ce qu'il voulait en fait dire était: la Suisse dit bonjour aux sous-hommes russes. Le deuxième slogan qu'il a financé était réparti sur cinq projectiles:
Il n'est pas belliqueux, dit l'enseignant. Et bien sûr, il est conscient que les projectiles qui portent son message sont des armes utilisées pour tuer des gens. Mais les soldats russes ne méritaient pas autre chose selon lui. Au vu des crimes de guerre qu'ils ont commis, «ils ne méritent aucune compassion».