Des dizaines de milliers de militants pro-européens ont à nouveau manifesté dimanche à Tbilissi, capitale de la Géorgie. Dans la soirée, plus de 35 000 manifestants étaient massés devant le parlement géorgien.
Ils ont bloqué la circulation de la principale artère de la capitale, agitant des drapeaux européens et géorgiens, ainsi que des pancartes intitulées:
L'ensemble des formations d'opposition et plusieurs organisations pro-européennes avaient appelé à manifester pour accentuer la pression sur le parti au pouvoir Rêve géorgien, accusé de dérive autoritaire et d'avoir détérioré la relation avec Bruxelles:
Un nouveau gouvernement doit «mener les réformes demandées par l'UE et qui nous apporteront automatiquement le statut de candidat à une adhésion à l'UE», poursuit le texte.
Pour l'un des manifestants, le chirurgien Nika Gorgaslidze, 45 ans, «Ivanishvili tire les ficelles du gouvernement, du parlement, des tribunaux, des médias: c'est un système qui n'est pas démocratique et qui est incompatible avec l'objectif de la Géorgie de devenir membre de l'UE».
Le 23 juin, les dirigeants européens se sont dits «prêts à accorder le statut de candidat» à la Géorgie, cible en 2008 d'une offensive armée russe, mais une fois que des réformes importantes auront été menées. Bruxelles demande notamment un renforcement de la justice, de la liberté de la presse, du système électoral, et exige que Tbilissi lutte contre les oligarques.
Cette décision a été suivie par des manifestations contre le Rêve géorgien, lors desquelles il a été exigé que Bidzina Ivanichvili - considéré comme l'homme fort du pays, même s'il n'a plus de fonction politique officielle - lâche le pouvoir.
Le Premier ministre Irakli Garibachvili, du parti Rêve géorgien, a assuré que son gouvernement était «mobilisé» pour accomplir ces réformes et obtenir le statut de candidat «le plus vite possible».
La Géorgie veut depuis des années rejoindre l'UE et l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan). Sur fond de ces ambitions, une courte guerre l'a opposée en 2008 à la Russie, qui a reconnu dans la foulée l'indépendance de deux territoires séparatistes géorgiens. (ats/jch)