Toujours plus d'écolières et de jeunes femmes descendent dans les rues des villes iraniennes afin de rejoindre la vague de protestations qui secoue le pays, malgré la répression. Dans des scènes inédites pour un pays strictement islamiste, elles sont des milliers à critiquer le régime, risquant une arrestation, ou pire encore, la mort. Selon l'ONG Iran Human Rights, 133 personnes ont été tuées au total lors des manifestations en Iran au cours des deux dernières semaines.
Mahsa Amini, 22 ans, avait été arrêtée le 13 septembre à Téhéran pour «port de vêtements inappropriés» par la police des mœurs chargée de faire respecter le code vestimentaire, très strict au sein de la République islamique. Les femmes doivent se couvrir les cheveux et n’ont pas le droit de porter des manteaux courts ou serrés ou des jeans troués. Masha est tombée dans le coma pendant sa garde à vue avant de décéder trois jours plus tard. Si la police est accusée de l'avoir malmenée à mort, les autorités disent qu'elle a été victime d'une crise cardiaque.
Depuis, les écolières de plusieurs villes d'Iran se sont rebellées. Diverses vidéos des villes de Shiraz et Karaj, juste à l'ouest de la capitale Téhéran, ont été publiées sur Twitter. On peut voir des filles chanter dans les rues tout en agitant leurs hijabs dans les airs.
C'est un des slogans qu'on peut entendre sur les vidéos. Les Iraniens scandent également que «les mollahs doivent partir» ou encore «Mort au dictateur» qui s'adresse directement à l’ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême iranien. Celui-ci a accusé lundi les ennemis jurés que sont les États-Unis et Israël d’avoir fomenté ce mouvement de contestation antigouvernemental dont il soutient fermement la répression.
(sbo)