Une policière américaine a plaidé mardi coupable d'avoir fourni de fausses informations en vue d'obtenir un mandat de perquisition, dont l'exécution avait conduit à la mort de Breonna Taylor, tuée par un policier. Elle a reconnu avoir ensuite menti pour se couvrir.
L'agente figure parmi les quatre policiers inculpés au début août par le ministère américain de la justice pour leur rôle dans la mort de cette jeune femme noire devenue une icône du mouvement Black Lives Matter.
La policière, qui a depuis démissionné, admet ainsi avoir «falsifié» avec un autre policier la demande de mandat de perquisition adressée à un juge et d'avoir ensuite menti «pour couvrir les fausses déclarations» initiales. Elle encourt jusqu'à cinq ans de prison et 250 000 dollars d'amende.
Le 13 mars 2020, trois agents de la police de Louisville, la plus grande ville du Kentucky, avaient fait irruption en pleine nuit au domicile de Breonna Taylor, 26 ans, dans le cadre d'une enquête pour trafic de stupéfiants visant son ancien petit ami.
Son nouveau compagnon avait cru qu'il s'agissait de cambrioleurs et avait tiré un coup de feu avec une arme détenue légalement. Les policiers avaient riposté et Breonna Taylor avait reçu une vingtaine de balles. Les agents étaient munis d'un mandat dit «no knock», les autorisant à enfoncer la porte sans avertissement. Ils assurent s'être tout de même annoncés, ce que conteste le petit ami.
La mort de Breonna Taylor n'avait pas attiré beaucoup l'attention jusqu'à la mort de l'Afro-Américain George Floyd, étouffé par un policier blanc en mai 2020. Le nom de la jeune femme avait alors été scandé dans toutes les manifestations antiracistes de l'été.
Pour mettre un terme à une plainte au civil, la mairie de Louisville avait accepté de verser douze millions de dollars à la famille de Breonna Taylor et d'engager de premières réformes de sa police. (ats/jch)