On prend les mêmes et on recommence... ou presque. Barack Obama est revenu mardi à la Maison Blanche, pour la première fois depuis 2017. Un événement à Washington.
Comme c'était à prévoir, l'ancien président et l'actuel ont rivalisé de blagues et de complicité. Ils ont fait revivre, de manière presque troublante parfois, l'époque où Barack Obama était président et Joe Biden son second.
Le premier a ainsi commencé son discours par un «vice-président Biden» sonore, déclenchant l'hilarité de l'assistance par ce faux lapsus. Et le second a entamé ses propres déclarations par un «Je m'appelle Joe Biden et je suis le vice-président de Barack Obama», avant d'assurer, nostalgique, que la présence de ce dernier lui rappelait «le bon vieux temps».
Les deux hommes ont déjeuné ensemble mardi - comme ils le faisaient quand Barack Obama était président, une fois par semaine, et comme Joe Biden le fait désormais avec la vice-présidente Kamala Harris. «Nous ne savions plus qui devait s'asseoir où», a plaisanté l'actuel chef de l'Etat.
L'ancien président avait été invité à célébrer la réforme sans doute la plus emblématique de ses deux mandats: le «Affordable Care Act», plus connu sous le nom de «Obamacare», en vigueur depuis mars 2010. A l'heure où Joe Biden a dû enterrer l'essentiel de ses grandes réformes sociales, à cause de la virulente opposition républicaine et de désaccords dans le camp démocrate, Barack Obama a tenu à rappeler qu'il avait eu bien du mal à faire passer cette loi.
L'«Obamacare», qui avait pour projet de réduire les immenses inégalités dans l'accès aux soins en généralisant l'accès à une assurance-santé, avait suscité à l'époque de vives protestations des républicains. Elle représente encore pour certains conservateurs une trop grande intrusion de l'Etat dans la vie des Américains:
Joe Biden a lui déclaré qu'il fallait «encore renforcer» ce dispositif, avant de signer un décret améliorant la prise en charge des membres d'une même famille.
Mais cette cérémonie de signature a surtout permis à la Maison Blanche de dérouler une opération de communication soigneusement ficelée autour de Barack Obama, dont la simple présence attire en masse les journalistes et les caméras.
Joe Biden, qui cherche à retrouver un élan politique avant des législatives périlleuses en novembre, a pu remettre en scène, pour quelques instants, ce que les Américains ont appelé la «bromance» (contraction de «bro», c'est-à-dire «pote», et «romance») des deux hommes, cette complicité affichée tout au long des deux mandats Obama à coups d'accolades et de plaisanteries.
Elle a promis que cette apparition du prix Nobel de la paix 2009 ne serait pas la dernière: «Je crois bien que le président Obama sera de retour ici pour dévoiler son portrait officiel et peut-être à d'autres occasions à l'avenir.» (ats/jch)