Au moins 85 personnes ont été tuées et plus de 322 blessées lors d'une bousculade dans la capitale Sanaa, aux mains des rebelles Houthis, selon des responsables de ce groupe. La foule aurait été effrayée par des coups de feu et une explosion électrique:
«Des femmes et des enfants figurent parmi les personnes décédées», et une cinquantaine de blessés sont dans un état grave, a affirmé une source sécuritaire, qui a requis l'anonymat, car elle n'est pas autorisée à parler aux médias.
Du côté des autorités locales, le nombre de victimes n'a pas été précisé, un communiqué s'est contenté d'évoquer des «dizaines de morts suite à une bousculade lors d'une distribution chaotique de sommes d'argent par certains commerçants». Cette action caritative intervient à quelques jours de la fête de l'Aïd el-Fitr, qui marque la fin du mois de jeûne musulman.
Le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, est dévasté depuis 2014 par un conflit qui oppose les Houthis, des rebelles soutenus par l'Iran, aux forces progouvernementales appuyées par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite.
La guerre a provoqué l'une des pires crises humanitaires au monde, avec des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés, dans un contexte d'épidémies, de manque d'eau potable et de faim aiguë. Plus des trois quarts de la population dépendent d'une aide internationale qui ne cesse pourtant de diminuer.
Dans les zones contrôlées par les rebelles, de nombreux fonctionnaires n'ont pas été payés depuis des mois. Une trêve de six mois négociée par l'ONU n'a pas été renouvelée à son expiration en octobre, mais la situation est restée calme sur le terrain, offrant un répit à la population.
La semaine dernière, une délégation saoudienne, accompagnée de médiateurs omanais, s'était rendue à Sanaa pour des pourparlers visant à relancer la trêve et à jeter les bases d'un cessez-le-feu plus durable. Dans ce contexte, le gouvernement et les rebelles ont procédé ces derniers jours à un échange important de près de 900 prisonniers.
Mais «ne nous faisons pas d'illusion. Il y a encore beaucoup de travail à faire pour construire la confiance et faire des compromis», a-t-il prévenu. (ats/jch)