C'est le genre de questions qu'on se pose au moment de réserver ses places dans l'avion: reste-t-il des places près des hublots ou bien là où on peut allonger ses jambes... et où ai-je le plus de chances de survie en cas de crash?
Cette question qui taraude nombre de voyageurs, un groupe de chercheurs a décidé d'y répondre. Et elle a utilisé les grands moyens, à taille réelle: en 2012, elle n'a pas hésité à faire s'écraser un avion de ligne en plein milieu du désert, au Mexique. Et le sacrifice de l'ancien appareil d'Alaska Airlines aura permis de trouver enfin une — surprenante — réponse à cette question.
Revenons au test: les chercheurs ont fait s'écraser de manière contrôlée un Boeing 727. Celui-ci était rempli de mannequins de crash-test, de caméras et d'appareils de mesures divers et variés, qui ont coûté un total d'un demi-million de dollars.
Et ne croyez pas que l'avion était contrôlé à distance! Non, des pilotes étaient bien présents dans le cockpit. Rassurez-vous, ils ont survécu: s'ils ont décollé avec l'appareil, ils ont sauté en parachute avec un professionnel avant le crash, laissant l'avion tomber en chute libre dans le désert.
L'appareil a touché le sol, train d'atterrissage ouvert, à une vitesse de 225 kilomètres à l'heure! Comme on peut l'imaginer, le choc a été puissant. Le cockpit s'est immédiatement arraché du reste de l'engin, mais le reste de l'appareil a tenu bon, continuant sa course sur le sol. Seules quelques pièces se sont détachées.
Après avoir analysé les appareils de mesure installés dans l'avion, les scientifiques ont conclu que les passagers situés à l'avant de l'avion (y compris les pilotes) étaient les plus vulnérables. On estime qu'au moins les premières cinq rangées, qui se trouvaient à l'endroit où la partie avant de l'avion s'est arrachée à l'impact, n'avaient aucune chance de survie.
Toutefois, les autres voyageurs de l'avion avaient de bonnes chances d'éviter la mort. Les passagers — ou mannequins — assis sur les sièges dans la partie centrale ont subi des blessures qui peuvent être graves, mais pas forcément mortelles: jambes brisées ou colonne vertébrale endommagée, par exemple. Et les passagers situés à l'arrière de l'avion s'en seraient même sortis relativement indemnes.
D'ailleurs, les passagers plaisantent souvent sur la consigne consistant à adopter la position de sécurité: tête entre les bras repliés, calée en avant sur les genoux. Pourtant, cette position peut faire la différence entre la vie et la mort.
On a ainsi remarqué que les mannequins dans cette position ont moins souffert de lésions de la moelle épinière ou de la tête que les autres.