Il l'avait annoncé, il l'a fait; Bilal Hassani a décidé de déposer plainte après que l'un de ses concerts a été annulé en raison de la vague de haine qu'il a reçue sur les réseaux. Petit retour sur les faits.
L'une des dates de la tournée de Bilal pour promouvoir son dernier album Théorème a généré une violente polémique. En cause, l'emplacement de la scène, située dans une basilique désacralisée désormais aux mains de la ville de Metz. En effet, le show aurait dû se tenir le 5 avril au sein de l’ancienne église Saint-Pierre-aux-Nonnains, laquelle accueille désormais des événements culturels et musicaux.
Sitôt l'annonce faite, des collectifs identitaires n'avaient pas hésité à saisir les réseaux pour exprimer leur désapprobation et partager leur indignation. Cela a notamment été le cas du collectif Aurora Lorraine, qui s'était fendu d'un message sur Instagram pour expliquer que le concert de Bilal Hassani, «égérie d'un monde nihiliste et matérialiste», n’avait «pas sa place» au sein de l'ancienne église.
Le groupuscule estimait en outre que la présence du chanteur allait «hideusement profaner l'ancienne église» représentant un «héritage qu’on doit défendre» face «à la tempête du wokisme qui souffle un par un les piliers de notre civilisation».
Dans le sillage de ces déclarations, Bilal Hassani avait reçu tant de messages haineux et de menaces que Live Nations, producteur de sa tournée, avait décidé d'annuler le concert.
L'artiste et sa mère s'étaient alors rendus sur le plateau de l'émission C à vous pour expliquer cette décision, et avaient exprimé leur déception. Bilal avait dit envisager saisir la justice - et c'est désormais chose faite.
Une plainte a été déposée vendredi, pour des chefs de «provocation publique et directe à commettre un crime ou un délit», «provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence», «menace et harcèlement», indique lundi le Huffington Post.
Comme le spécifient les avocats de l'artiste, il s'agit d'une plainte contre X, «à laquelle nous avons joint tous les éléments d’identification sur lesquels on souhaite que les enquêteurs se concentrent». Dans le cadre de cette démarche, les réseaux sociaux ont été passés au peigne fin.
De son côté, le parquet de Metz s’était autosaisi et avait ouvert, le 6 avril, une enquête contre X pour, notamment, des chefs de «menaces de délit» et « provocation à la haine ou à la violence contre une personne en raison de l’orientation sexuelle».
La plainte fait écho à celle déposée par les associations Stop Homophobie et Mousse contre l’association de catholiques traditionalistes Civitas, pour «discrimination en raison de l’identité de genre».
Bilal Hassani n'a pour l'heure pas commenté cette procédure.
(jod)