Nemo, vainqueur du Concours Eurovision de la chanson 2024, estime qu’Israël ne devrait pas participer à l’événement. «Personnellement, je trouve absurde qu’Israël fasse partie de l’Eurovision», a déclaré le Biennois au Huffpost. Et d’ajouter:
Les propos de Nemo font écho à une lettre ouverte signée par plusieurs anciens candidats du concours, réclamant l’exclusion d’Israël de l’édition 2025, prévue à Bâle. Dans ce texte, ils accusent la chaîne publique israélienne KAN d’être en partie responsable de ce que les signataires qualifient de génocide contre les Palestiniens dans la bande de Gaza. Ils parlent aussi d’un «régime d’apartheid» visant le peuple palestinien. On peut notamment y lire:
Environ 70 anciens participants ont signé cette pétition, parmi eux Salvador Sobral, vainqueur pour le Portugal en 2017, ou encore Rykka, qui avait représenté la Suisse en 2016. Les signataires établissent un parallèle entre l’attitude d’Israël et celle de la Russie à l’égard de l’Ukraine – la Russie ayant été exclue du concours depuis 2022 en raison de son invasion.
L’Union européenne de radio-télévision (UER) a réagi dans un communiqué en affirmant comprendre les préoccupations liées au conflit au Proche-Orient. Elle n’a cependant pas prononcé d’exclusion d’Israël. Dès les premiers mois du conflit, l’UER avait fait valoir que les situations de la Russie et d’Israël n’étaient pas comparables.
Les appels à l’exclusion d’Israël ne datent pas d’hier. L’an dernier déjà, en pleine guerre au Proche-Orient – l’année où Nemo a remporté le concours – des protestations avaient émergé. Des rumeurs évoquaient même la possible absence de certains candidats. Mais selon Nemo, cela n’a jamais été une option dans son cas. Il lui semblait plus important de défendre sur scène sa chanson The Code. «Il fallait raconter cette histoire», confie-t-il. Ce titre évoque son identité non binaire. (dab/jah)