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Canicule: Nos neurones ont-ils fondus? On nous prend pour des cons!

La canicule nous rend-elle plus bêtes ou est-ce moi qui ne supporte plus ces prêchi-prêcha?
La canicule nous rend-elle plus bêtes ou est-ce moi qui ne supporte plus ces prêchi-prêcha?image: shutterstock
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Nos neurones auraient-ils fondu avec la canicule?

Une troisième vague de canicule a frappé la Suisse, agrémentée de son lot d'injonctions infantilisantes, jérémiades et autres conseils de survie. A croire que nos cerveaux ont fondu comme crème glacée au soleil.
05.08.2022, 16:3026.12.2022, 14:56
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Baissez les stores, bouclez les fenêtres, fermez tout. Et, SURTOUT, ne laissez filtrer aucun rayon de soleil, ni petit courant d'air. Les ordres sont clairs. Une stratégie à la rigueur militaire a été mise en place, avec des horaires calculés à la minute, sans doute sur la base de théories pseudo-scientifiques très sûres.

Non, malgré les apparences, nous ne sommes pas sur le point de subir une attaque à la bombe atomique dans la rédaction de watson ce vendredi matin. Il est 8h53 et il fait 25 degrés. Le pic de chaleur approche lentement mais sûrement. Déjà, les collègues dégainent ventilateurs, brumisateurs, claquettes, maillots de bain et bâtons de glace. Certains se cloîtrent dans l'ombre d'une pièce fermée à double tour quand d'autres se posent, ordinateur et front perlé de sueur, à deux centimètres de la clim, réglée sur -12°C. Dans presque toutes les bouches asséchées, le même soupir:

«Il fait troooooooop chôôôôô»

Résultat: on sort des bureaux en fin de journée avec l'impression d'être une sorte de Dracula évadé de son caveau, les yeux injectés de sang, privé d'oxygène et de lumière naturelle depuis des siècles.

Les faux fragiles

S'il est des personnes qui doivent fuir la chaleur à juste titre (seniors, enfants, personnes à risque), il en est d'autres, les «faussement fragiles», qui trouvent un plaisir presque masochiste à patauger - outre leur transpiration - dans les complaintes inutiles.

Incontournable sujet de small talk, la météo est un indispensable défouloir pour le commun des mortels. Particulièrement à propos quand le thermomètre affiche 50°C (seuil dépassé en Inde et au Pakistan récemment).

Même à 35°C, on vous l'accorde, il faudrait être idiot, inconscient ou vaguement suicidaire pour se lancer dans un marathon alors qu'on n'a jamais couru de sa vie, ou décider soudainement de se priver d'eau, parce qu'au fond, on trouve ça un peu fade.

Petites injonctions et autres plaisirs estivaux

Qu'on aime la sensation de l'air tiède brassé par un ventilateur (et tous les liquides corporels de son voisin qui vont avec) est une chose. Se faire prendre pour un abruti en est une autre. Ces derniers jours, on ne compte plus les articles de «trucs et astuces» proférés par spécialistes, médias et autorités, afin de nous aider à traverser la canicule dans des conditions optimales.

Parmi mes conseils préférés, repérés ici et là sur internet:

«Je m'hydrate, je me protège du soleil, je mange suffisamment, j'évite les efforts physiques: les quatre conseils de base en cas de canicule»
«Il faut garder une alimentation équilibrée, pas trop grasse, ni sucrée»
«Privilégier des vêtements amples. Cela permet d’être plus confortable face à la chaleur»
«Cherchez l’ombre et protégez-vous du soleil»
«Si je suis parent, je veille à ce que mes enfants boivent eux aussi suffisamment»
«Je pense aussi à mes animaux de compagnie, qui peuvent également souffrir de déshydratation»
«Si une cuisson est nécessaire, éviter celle au four pour ne pas être exposé à la chaleur»
«Rester au frais autant que possible»
«Ne pas oublier de s’hydrater»

Vous apprécierez ce ton systématiquement gentillet qui flirte dangereusement avec la condescendance. A se demander si notre bon sens et deux-trois neurones ne se seraient pas évaporés avec la hausse des températures.

La canicule, c'est nul

Boire beaucoup d'eau et veiller à ne pas s'exposer en plein cagnard, ok, ça tombe sous le sens. Mais quand on nous supplie d'arrêter les crèmes glacées «qui donnent envie, mais sont très sucrées, ce qui impacte notre digestion» ou de nous priver de café (voire pire, de cocktails, car l'alcool «contribue à la déshydratation»), il n'en faut pas plus pour me rendre méchamment ronchon.

Non mais, allez quoi, c'est l'été. Synonyme de vacances, de relâchement, d'interminables après-midi dans la piscine, de petits plaisirs et autres folies pas bien graves qui font le sel, le sucre et le chlore des vacances.

Entre recommandations gnangnans et chaleur suffocante, difficile de décider ce qui est le plus plombant. Heureusement: ni ce dilemme, ni la canicule, ni les gémissements des collègues ne sont voués à s'éterniser. L'actuelle vague de chaleur devrait toucher à sa fin d'ici ce soir, selon les prévisions de MeteoSuisse.

Oh, et, un conseil?

Optez pour La Brévine (NE) lors de la prochaine vague caniculaire. La bien nommée «Sibérie de Suisse» affichait un petit 8,1 degrés ce matin. De quoi rafraîchir les ardeurs des inconditionnels râleurs.

C'est la canicule, tout fond!
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C'est la canicule, tout fond!
source: imgur
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Les gens intelligents sont-ils de gauche? «Oui! Et à droite on est pingre»
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