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Pourquoi Lausanne engage quelqu'un pour la politique LGBTIQ+

Des manifestants prennent part a une marche des fiertés de l'association «Pride de Nuit» samedi 2 juillet 2022 a Lausanne.
Des manifestantes prennent part à une marche des fiertés de l'association «Pride de Nuit» samedi 2 juillet 2022 à Lausanne.Image: KEYSTONE

Pourquoi Lausanne engage une personne pour s'occuper de la politique LGBTIQ+

Récemment, la Ville de Lausanne a désigné la personne qui sera en charge de mettre en place la politique LGBTIQ+ dans la capitale vaudoise. Alors concrètement, ça veut dire quoi? Et pourquoi avoir attendu 2022? Réponses. 👇🏻
28.10.2022, 06:1828.10.2022, 09:46
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La semaine dernière, la Ville de Lausanne a trouvé la personne qui sera en charge de mettre en place la politique LGBTIQ+ dans la capitale olympique, dès 2023. Le but d'une telle démarche? Répondre aux demandes et aux besoins de la population, de plus en plus nombreux ces dernières années en raison notamment d'une plus grande visibilité de la thématique.

Les mêmes droits pour tous

Pierre-Antoine Hildbrand, conseiller municipal qui s'est occupé de créer la stratégie, raconte:

«Nous avons des demandes individuelles, comme une personne mal reçue dans un lieu en raison de son genre qui veut le signaler, ou des questions en lien avec l'administratif, mais aussi des demandes plus générales, comme un collectif, une association ou un club de sport qui souhaite mettre en place un événement destiné à la communauté LGBTIQ+.»

Après deux ans de développement, la stratégie aura donc pour objectif de faire de Lausanne une ville inclusive et non-discriminante, d'offrir des espaces publics accueillants et la possibilité à la communauté LGBTIQ+ de développer des projets et, finalement, de sensibiliser l'administration publique pour qu'elle soit en mesure de traiter les différentes demandes des personnes LGBTIQ+.

Un sondage a d'ailleurs été réalisé à l'interne qui a démontré que les employés et les cadres étaient très sensibles à ce sujet.

«Ils veulent, par exemple, savoir comment s'adresser aux familles arc-en-ciel, comment traiter avec les écoles ou comment bien accueillir et répondre aux personnes LGBTIQ+ qui s'adressent à eux»
Pierre-Antoine Hildbrand

Pour Sara Blaser, co-secrétaire générale de Vogay, l'association vaudoise pour la diversité sexuelle et de genre (dont les quartiers sont à Lausanne), la requête générale de la communauté se résume en une phrase:

«Elle demande d'avoir les mêmes droits que les personnes hétérosexuelles et cisgenres»

Légitimer le discours et les actions

En plus des quatre grands axes développés, le fait d'avoir créé ce nouveau poste – et d'avoir engagé quelqu'un pour être la personne de référence et l'exécutant –, offre une légitimité aux actions et au discours LGBTIQ+.

Par exemple, à l'heure actuelle, il existe certes de la discrimination et des violences à Lausanne, mais aucun chiffre n'est recensé dans le monde du travail ou la rue. Le problème est donc connu, mais il est difficilement défendable et condamnable. Dès 2023, la personne engagée travaillera avec la police pour palier ce manque.

«Monitorer ces informations est un processus indispensable. Nous, sur le terrain, nous observons ces violences. Avec la stratégie de la Ville, nous aurons des chiffres qui montrent qu'il y a un problème et qui favorisent la mise en place de mesures adéquates en fonction d'une réalité tangible»
Sara Blaser, Vogay

Dans le futur, l'objectif serait d'avoir une politique commune au niveau communal, cantonal et national, et non plus des actions isolées. En effet, le positionnement adopté par Lausanne a aussi pour objectif d'envoyer un message clair et de communiquer, au niveau politique notamment, en faveur des questions LGBTIQ+.

Genève, ville pionnière

Et puis, Lausanne pourra peut-être un jour rejoindre le Rainbow Cities Network, qui regroupe une quarantaine de villes – dont Genève, Berne et Zurich –, engagées dans l'élaboration de politiques qui répondent aux besoins des personnes LGBTIQ+. La participation est réévaluée et renouvelable selon les actions favorables mises en place par les villes. D'ailleurs, sans poste dédié comme celui fraîchement créé par Lausanne, pas de Network.

Genève est d'ailleurs membre fondateur du Rainbow Cities Network et sa stratégie LBGTIQ+ friendly remonte à 2012. La ville est donc pionnière en Suisse. Guillaume Mandicourt était à l'origine de la démarche et occupe, aujourd'hui encore, le poste de chargé de projets LGBTIQ+. Il se souvient:

«Il y a dix ans, nous avons voulu répondre aux demandes des associations faites entre 2009 et 2011. Elles voulaient que des actions soient menées pour lutter contre l'homophobie et la transphobie»

C'est pour formaliser ces demandes que son poste a été créé et qu'une stratégie a été développée. Elle englobe, entre autres, le soutien aux associations LGBTIQ+, la mise en place de projets de sensibilisation auprès du public, la formation des employés et cadres de la Ville, ou l'engagement des politiques ou encore la coopération au niveau international.

Avec quels effets? Depuis 10 ans, Guillaume Mandicourt observe un changement sociétal et une meilleure compréhension, acceptation et inclusion des personnes LGBTIQ+ dans toutes les sphères de la vie publique et au niveau des politiques, malgré des violences et discriminations qui restent présentes. D'ailleurs, pour y faire face, Genève s'est par exemple inspirée de Lausanne et a mis en place cet été une application pour dénoncer le harcèlement de rue.

«Entre villes "LGBTIQ+ friendly", notre but est de travailler ensemble, d'échanger sur les bonnes pratiques ou sur ce qui ne fonctionne pas. La réflexion est commune»
Guillaume Mandicourt, chargé de projets LGBTIQ+ à la Ville de Genève

La question se pose alors: Lausanne est-elle en retard par rapport à ses voisines suisses? Sara Blaser n'est pas aussi radicale. Selon elle, les communautés LGBTIQ+ sont très présentes depuis les années 1990. Elles existaient donc déjà par elles-mêmes et faisaient de la capitale olympique une ville arc-en-ciel.

«C'est la population qui est à l'origine de cette grande visibilité. Prenez par exemple les premières soirées gay au MAD ou encore la fête du Slip. Nous sommes cependant très heureux que la Municipalité s'engage et nous nous réjouissons de cette collaboration»
Sara Blaser, Vogay
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