En début de semaine, à moins de vivre dans une caverne, vous avez forcément vu passer ce cliché du télescope James Webb (JWST). Lequel dévoile la partie la plus profonde de l'univers jamais photographiée jusqu'à présent. 👇
On peut y voir l'amas de galaxies Smacs 0723, formées il y a 13 milliards d'années, soit peu après le Big Bang. Il s'agit de l'image «la plus précise et la plus lointaine jamais obtenue. Elle représente une portion du ciel équivalente à la taille d'un grain de sable tenu à bout de bras», a expliqué le Centre national d'études spatiales sur Twitter.
Mardi, la Nasa a révélé la totalité des cinq premières images prises par James Webb - qui, on le rappelle, est le plus puissant télescope spatial jamais conçu. Il permet de capter des détails sans précédent.
Alors accrochez vos ceintures, décollage... voici les images!
Pour commencer, voici la nébuleuse de l'Anneau austral. Il s'agit, en fait, d'une étoile double et mourante. Une étoile en fin de vie expulse du gaz et forme de la poussière d'étoiles, qui formeront, ensuite, de nouvelles étoiles.
Cet anneau austral, qui répond au poétique nom de «NGC 3132», est situé à environ 2500 années-lumière de la Terre.
Comme les nébuleuses planétaires existent pendant des dizaines de milliers d'années, leur observation revient à regarder un film au ralenti, explique la Nasa sur son site internet.
L'image suivante est la Quintette de Stephan, un groupement de cinq galaxies, dont quatre se trouvent en interaction dans une véritable «danse gravitationnelle». Deux d'entre elles sont même en train de fusionner.
Ces interactions gravitationnelles sont à l'origine de ces «queues» de gaz, de poussière et d'étoiles extraites de plusieurs galaxies. On voit aussi d'énormes ondes de choc alors que la galaxie «NGC 7318B» traverse l'amas.
Finalement, voici la nébuleuse de la Carène, située à «seulement» quelque 7600 années-lumière de la Terre. Cette image révèle, pour la première fois, des zones de naissance d'étoiles jusque-là invisibles. En somme, il s'agit d'une «pouponnière d'étoiles». Trop chou, non?
Ce paysage de «montagnes» et de «vallées» moucheté d'étoiles scintillantes est, en fait, le bord d'une jeune région de formation d'étoiles appelée «NGC 3324». Les plus hauts «pics» de cette image mesurent environ sept années-lumière de haut! Quant à cette espèce de vapeur bleutée qui semble s'élever de ces montagnes célestes, il s'agit d'un mélange de gaz chaud et ionisé, ainsi que de poussière brûlante.
«C'est beau à en pleurer», commente (à raison) sur Twitter Eric Lagadec, astrophysicien à l'Observatoire de la Côte d'Azur, et président de la Société française d'astronomie et d'astrophysique.
Voici un endroit où se forment des étoiles dans notre galaxie. C'est beau à en pleurer. Vous voyez des étoiles en train de naître dans d'immenses nuages de gaz et de poussière!!! pic.twitter.com/JcSSh1hct3
— Eric Lagadec (@EricLagadec) July 12, 2022
«Ce que l'on est en train de voir là, c'est l'écume des vagues de la robe de la galaxie, qui est en train de danser», a résumé l'astrophysicien David Elbaz, cité par franceinfo.
Selon l'astrophysicien suisse co-Prix Nobel de Physique 2019 Didier Queloz, invité sur le plateau du 19h30 mardi soir, ces images merveilleuses ne sont qu'une «mise-en-bouche». «On attend dix ans de découvertes absolument spectaculaires! Le corps des résultats va venir ces prochaines années avec les programmes innombrables qui vont être menés avec ce télescope».