L'acteur Ary Abittan, qui avait été mis en examen en novembre 2021 à Paris pour viol sur une femme de 23 ans, a finalement été placé sous le statut plus favorable de témoin assisté mercredi par deux juges d'instruction, a appris l'AFP de source proche du dossier.
Les magistrates ont répondu favorablement à sa demande d'octroi de ce statut, conformément aux réquisitions du parquet, a précisé une source judiciaire.
Selon des éléments de l'ordonnance dont l'AFP a eu connaissance, les juges d'instruction chargées des investigations ont reconnu le stress post-traumatique «indiscutable» de la plaignante, mais ont estimé qu'il ne «ressortait pas de l'information judiciaire d'indices graves ou concordants en faveur d'acte de pénétration sexuelle imposée par violence, contrainte, menace ou surprise».
Contactée par l'AFP, l'avocate de l'acteur, Me Caroline Toby, s'est «réjouie» de «cette décision qui remet en cause le tribunal médiatique qui parfois juge et condamne trop rapidement».
Me Arash Derambarsh, conseil de la plaignante, n'a pas souhaité s'exprimer «pour préserver le secret de l'instruction».
La jeune femme, qui fréquentait le comédien depuis deux mois au moment des faits reprochés, l'accuse de lui avoir imposé une sodomie alors qu'ils passaient la soirée chez lui, le 30 octobre 2021. Elle avait porté plainte la nuit-même.
Cette plainte «précise et circonstanciée» déposée «dans les heures qui ont suivi», a contribué à rendre «vraisemblable» qu'Ary Abittan ait pu «commettre les faits de viol», observent les juges.
Des lésions vaginales et anales médicalement constatées, des messages adressés par la plaignante à ses amies, du sang sur la serviette de bain saisie au domicile d'Ary Abittan avaient aussi pesé dans la décision de le mettre en examen.
Mais depuis, d'autres éléments ont été «de nature à affaiblir la valeur probatoire des indices initialement retenus», estiment les juges.
Outre les témoignages d'anciennes petites amies de M. Abittan, qui ont décrit «un partenaire respectueux», les magistrates citent des expertises psychiatriques et psychologique qui n'ont pas «relevé d'éléments de personnalité en faveur d'une sexualité déviante ou de pulsions sexuelles agressives».
De plus, elles n'estiment «pas possible de conclure que les lésions traumatiques et saignements» de la plaignante «résultent d'un acte de pénétration sexuelle non consenti», car les deux ont raconté avoir eu un premier rapport sexuel consenti, et que les saignements «préexistaient, au moins pour partie, au second rapport litigieux». (ats/blg/afp)